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20.000 Leagues Under the Sea (Richard Fleischer, 1954)


20.000 Leagues Under the Sea (Richard Fleischer, 1954)
titre original :20.000 Leagues Under the Sea
titre français :20.000 Lieues sous les Mers
type :film, 127 min
année :1954
pays :États-Unis
réalisation :Richard Fleischer
scénario / adaptation :Earl Felton
interprètes :James Mason, Kirk Douglas, Paul Lukas, Peter Lorre
studio :Walt Disney Productions
site web :http://imdb.com/title/tt0046672/


A propos de cette œuvre

Depuis la création du site, nous n'avons pas encore pris le temps de concevoir un article principal pour cette adaptation. Celle-ci étant quasiment connue de tous et ayant déjà été commentée à maintes reprises en divers lieux, il nous a paru plus opportun, dans un premier temps, de mettre en lumière des oeuvres peu mises en valeur, voire totalement oubliées ou ignorées. La page Nemo / Nautilus concernant ce long-métrage est tout de même disponible (voire le Nautile ci-dessous).

L'énergie atomique

L'une des particularités de cette adaptation – qui dans sa forme globale évoque assez peu le monde subaquatique pour se concentrer sur ses protagonistes – est de proposer une nouvelle forme d'énergie quant au fonctionnement du Nautilus, en plus d'un nouveau design pour celui-ci. Mais bien que le navire disneyen soit un sous-marin atomique au lieu du submersible de Jules Verne fonctionnant grâce à l'électricité qu'il produisait avec des piles à sodium, la nomination de ce qui le propulse ne sera jamais mentionnée dans le long-métrage, si ce n'est par quelques allusions que l'on peut toutefois traduire facilement. De fait, parmi la communication tournant autour du film, un documentaire ayant pour sujet l'énergie nucléaire issu de la série Disneyland présentera clairement le sous-marin disneyen comme un sous-marin atomique, ce que nous commentons en cette autre page : Disneyland: Our Friend the Atom (1957). On soulignera également que si l'adaptation disneyenne adapte la technologie du Nautilus à son époque, c'est aussi grâce à Jules Verne qui, tout en utilisant l'électricité comme agent animant le Nautilus, s'est réservé une part d'ombre en restant imprécis quant à une éventuelle autre source d'énergie associée apportant la puissance nécessaire pour faire se mouvoir un tel bâtiment : Monsieur le professeur, répondit le capitaine Nemo, mon électricité n’est pas celle de tout le monde, et c’est là tout ce que vous me permettrez de vous en dire... Il y avait là un mystère, mais je n’insistai pas pour le connaître. Comment l’électricité pouvait-elle agir avec une telle puissance ? Où cette force presque illimitée prenait-elle son origine ? Etait-ce dans sa tension excessive obtenue par des bobines d’une nouvelle sorte ? Était-ce dans sa transmission qu’un système de leviers inconnus pouvait accroître à l’infini ? C’est ce que je ne pouvais comprendre (Vingt mille lieues sous les mers, chapitre XII). C'est de fait sur cette imprécision que l'on peut considérer Jules Verne comme anticipant sur les progrès à venir, ce que le scénariste du long-métrage adoptera fort logiquement au début de cette décennie qui vit apparaître le premier sous-marin à propulsion nucléaire – USS Nautilus (SSN-571) – dont le lancement eut lieu l'année même de la sortie du film.

Disneyland: Our Friend the Atom

En cette même année 1954, le Nautilus du capitaine Nemo via l'adaptation en diorama de 20,000 Leagues under the Sea de Lee et Ingaborg Green mentionnait clairement l'énergie atomique comme l'élément moteur du sous-marin. On notera également en cette oeuvre que le capitaine Nemo et le Nautilus partagent quelques accointances avec ceux de la production du studio Disney pour lequel justement Lee et Ingaborg Green ont adapté quelques oeuvres. On pourrait ainsi supposer que la série de dioramas verniens a été créée en ayant connaissance du projet cinématographique, sans toutefois savoir si leurs créateurs ont eu accès à quelques travaux préparatoires du film de Richard Fleischer... Un an plus tard, Jack Mendelsohn mentionnera également l'énergie atomique pour le Nautilus en signant le scénario de 20,000 Leaks under the Sea, une bande dessinée parodique du film de Disney dessinée par Wallace ''Wally'' Wood.

Richard Fleischer retrouvera les fonds marins le temps d'une scène dans le film qu'il réalise en 1967, L'Extravagant docteur Dolittle avec Rex Harrison dans le rôle titre : ainsi l'on peut voir le héros créé par Hugh Lofting sachant communiquer avec les animaux discuter en cette circonstance avec une pieuvre et des crustacés, scène étant par ailleurs dans sa plastique plus proche de l'imaginaire de l'oncle et du père de Richard Fleischer, Dave et Max, qui eux aussi avait déjà visité le milieu océanique avec Twenty Legs Under the Sea. On constatera également que figurait en ce film Samantha Eggar qui peu après jouera dans la série Anna et le roi (1972) avec Yul Brynner, adaptation de la comédie musicale (en 1951 sur scène et 1956 au cinéma) adaptant le récit romancé de Margaret Landon publié en 1944 et adapté une première fois au cinéma en 1946 avec... Rex Harrison.

Jacques Romero, 01/2012

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