filmJourney 2 – The Mysterious Island (Brad Peyton, 2012)

Le Nautilus (Bill Boes, Bruce Hill) - Journey 2 – The Mysterious Island (Brad Peyton, 2012)Le Nautilus (Bill Boes, Bruce Hill)Le capitaine Nemo (Bill Boes, Bruce Hill) - Journey 2 – The Mysterious Island (Brad Peyton, 2012)Le capitaine Nemo (Bill Boes, Bruce Hill)


A propos de ce Nautilus / capitaine Nemo

Que reste-t-il du capitaine Nemo en cette adaptation, si ce n'est des os dans un tombeau (ce qui est un peu ce qui reste du roman de Jules Verne en ce film), l'homme étant mort assis sur un trône tel un monarque, son livre de bord entre ses bras. On ne peut donc dire que peut de chose de ce personnage en ce film à la vue de sa prestation squelettique, mais on notera toutefois que son emblème, que l'on observe à l'entrée de son tombeau ou sur son navire, prend ici une nouvelle forme. Il ne s'agit plus du N signifiant à la fois son nom et celui de son vaisseau, mais d'un trident, comme si un certain degré de la nature du créateur du Nautilus se confondait avec celle de Poséidon. Sa présence, donc toute relative, permet néanmoins aux personnages de l'histoire de découvrir l'emplacement du Nautilus, celui-ci étant justement situé sur l'île dans une grotte au pied de la falaise de Poséidon. Le sous-marin apparaît ainsi dans la dernière partie du métrage permettant aux naufragés de quitter l'île disparaissant sous les flots. Toutefois, le vaisseau des mers depuis longtemps inutilisé a besoin de recharger ses batteries, et une murène électrique géante fera office de chargeur pour remettre le sous-marin en état de marche. Hormis son utilisation, alors que Hank, harpon en main, se prend pour Ned Land ou le capitaine Nemo face au calmar géant dans Vingt Mille Lieues sous les mers, le poisson ajoute encore une note d'improbabilité et d'erreur en ce métrage, celui-ci n'ayant en aucune de ses espèces la faculté de produire de l’électricité, au contraire du gymnote de la famille Electrophoridae dit aussi anguille électrique, celle-ci vivant exclusivement en Amérique du Sud. Toutefois, comme élément fantastique, et donc pouvant mêler des caractéristiques biologiques de diverses origines en dehors de la réalité scientifique, l'animal ainsi représenté en ces eaux est très réussi et son impact dramatique est parmi les plus convaincants du métrage. Il renvoie également à la créature aquatique apparaissant à la fin de L'Île mystérieuse de Cy Endfield où les hommes, avec leur tenue de plongée en forme de coquillage, se défendaient contre l'animal avec justement une arme émettant des décharges électriques. Le film de Cy Endfield et celui de Brad Peyton dans une moindre mesure font ainsi, chacun dans la dernière partie de leur métrage, quelques références à Vingt Mille Lieues sous les Mers.

Quant au Nautilus en lui même, et surtout la forme qui lui est donnée, certaines courbes internes de la cabine de pilotage font échos à l'architecture indienne, l'origine du capitaine en prince Dakkar ayant justement été souligné avec le tombeau empruntant lui aussi son inspiration à l'architecture orientale, et plus particulièrement indonésienne en rapport avec la situation de l'île. On peut deviner également que le corps du capitaine est encore vêtu d'un turban et son livre de bord est écrit en hindi... Concernant la forme externe et globale du sous-marin, quoique conçu grossièrement comme une raie avec ses deux grandes nageoires pectorales, la référence au poisson n'est pas flagrante, mais on peut y souligner un lien avec la murène électrique puisque certaines espèces de raies sont également connues pour produire de l'électricité. L'aspect de largeur pour le vaisseau des mers avait déjà été introduit pour de précédents Nautilus, notamment celui empruntant sa forme à celle de la limule en 1997 dans le téléfilm 20,000 Leagues Under the Sea de Rod Hardy avec Michael Caine, ou encore en 1969 dans le film Le Capitaine Nemo et la ville sous-marine de James Hill, le Nautilus y ayant été conçu par Bill Andrews s'inspirant justement d'une raie manta comme celle que le capitaine Nemo interprété par Robert Ryan devait combattre.
Les travaux préparatoires tels ceux de Miles Teves introduisaient, outre l'aspect reptilien, quelques autres éléments et concepts pouvant rappeler le Nautilus disneyen et par filiation celui de Bill Andrews. Au final, le sous-marin adoptera une forme plus simple, sans véritable artifice imposant si ce n'est tout de même la conservation d'un arc inspiré par le Nautilus de L'Île mystérieuse de Cy Endfield. Quoique n'ayant pas la plastique des maquettes d'alors, puisque entièrement modélisé numériquement, il est toutefois agréable à voir, de même que ses intérieurs dont la cabine de pilotage spacieuse et largement ouverte sur l'extérieur conçue graphiquement par Chad S. Frey. Le coté vaisseau spatial de sa forme inspire encore au-delà de sa structure quelques sensation d'antiquité, et les instruments tels les divers tableaux de bord renvoie agréablement à l'imagerie steampunk...
Quant à la présence des torpilles automobiles dans le sous-marin, elles sont un élément original par rapport au roman de Jules Verne. Avec la forme adoptée pour ce vaisseau des mers qui ne peut éperonner, et en prenant en compte encore le côté divertissement de l'oeuvre, cet armement peut ce concevoir en ce cadre, surtout si l'on imagine que le capitaine Nemo aurait pu avoir connaissance des premiers travaux sur de telles armes, ceux-ci étant de l'ordre de l'expérimentale à l'époque où Jules Verne écrivait son odyssée sous-marine.

Parmi quelques références encore, si le réalisateur Brad Peyton s'est quelque peu inspiré des speeder bikes issus du Retour du Jedi (Richard Marquand, 1983) pour la course poursuite entre les abeilles et les guêpiers, on pourra trouver dans la manière de se mouvoir du Nautilus, une certaine accointance avec la conduite du fameux Faucon Millenium de la première trilogie de George Lucas. A cet égard, si une suite est donnée à ce second volet Voyage au centre de la Terre 2, et si l'on se réfère aux derniers propos lancés par Alexander Anderson, l'espace semble être la futur destination de cette aventure...



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