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 | Le Nautilus (David Tremont / The Model Smiths) |  | Le capitaine Nemo (Michael Caine) |
A propos de ce Nautilus / capitaine NemoEntre autres formes données au sous-marin Nautilus, il y a eu parmi les nombreuses adaptations celle du Nautile. Pour ce téléfilm, si l'animal pris pour modèle diffère, il est toutefois lié à ce dernier exemple car il s'agit d'une autre espèce aquatique de forme dite panchronique, de celles qui ont peu évolué au niveau de leur morphologie externe depuis près de 350 millions d'années (après leur apparition dans le Silurien pour le Nautile il y a 443,7 Ma, et dans l'Ordovicien, il y a 500 Ma pour la créature inspiratrice ici). La limule, dont il s'agit, est ainsi prise pour modèle quant à la structure de la coque du vaisseau du capitaine Nemo. L'apparence ''extraordinaire'' de l'animal transmet au sous-marin une silhouette fantastique, voire inquiétante, qui de par également la matière terne de l'acier dont est composée son armature, ainsi que les différentes atmosphères et ambiances qui y sont associées, fait penser un peu à l'univers de l'artiste H. R. Giger. Ce dernier avait justement conçu son Alien en s'inspirant, entre autre animal pour les différents stades de son évolution, de la limule quant à son aspect larvaire.
Dans cette production, le capitaine Nemo et son sous-marin le Nautilus sont toujours autant liés, tel l'un ne pouvant exister sans l'autre ; dans le roman, le capitaine Nemo dit notamment à propos de son navire qu'il est la chair de sa chair (Première partie, chapitre XIII). Ce rapport est encore accentué ici avec le gant de métal que porte le capitaine à sa main droite, cette armature étant muni au pouce d'un système permettant à l'homme de faire disparaître son vaisseau des mers quand il se sentira au plus près de la mort. Pierre Aronnax se voit également équipé d'un même gants de métal après s'être blessé pour avoir réparé ce qu'il avait tenté de détruire, ce qui le rapprochera encore un peu plus du capitaine. Cela sera de plus appuyé par les liens qu'il tisse avec la fille de ce dernier, celle-ci accompagnant son père dans son odyssée.
Bien que dans cette version, comme dans le roman original ou le film disneyen, on ne sait rien des origines du capitaine Nemo, on remarquera deux références à l'Inde : le prénom de la fille du capitaine – Mara – est emprunté au démon de la mort issu du bouddhisme, et l'Inde est une des rares escales du Nautilus dans cette aventure. Concernant encore la progéniture du capitaine, plusieurs précédentes adaptations l'avaient déjà mis en scène, comme en 1916 avec le long-métrage de Stuart Paton, ou en 1952 avec le double épisode de la série Tales of Tomorrow où une idylle était aussi de mise entre le commandant Farragut et la fille du capitaine.
Le doublage français de ce téléfilm est des plus appréciables, avec des voix qui au fil des deux décennies précédentes ont su imposer leur charisme sonore, comme celle de Dominique Paturel qui double Michael Caine dans le rôle du capitaine Nemo. L'acteur français a en effet particulièrement marqué le petit écran et l'univers des séries – dont celles parmi les plus populaires – en doublant des comédiens tels Roy Thinnes dans le rôle de David Vincent (Les Envahisseurs), Lee Majors dans le rôle de Steve Austin (L'homme qui valait trois milliard), George Peppard dans le rôle d'Hannibal (L'agence tous risque), Robert Wagner – qu'il doublera à quelques reprises au cinéma – dans le rôle de Jonathan Hart (L'amour du risque), Larry Hagman dans le rôle de J.R. Ewing (Dallas), ou encore dans le cadre des programmations jeunesses Richard O'Sullivan dans le rôle de Dick Turpin dans la série éponyme, ou celui de Uwe Friedrichsen dans le rôle de Karl Bergen (Elephant Boy). La narration fut également un exercice auquel il se prêta avec brio notamment pour la série Chéri Bibi, ou dans le domaine de l'animation avec l'introduction du générique de Capitaine Flam, animation pour qui il sera entre autre un agréable Robin des Bois disneyen. Outre Terence Hill dont il sera la voix attitrée, il doublera Michael Caine dans près d'une vingtaine de films. Pour celui du capitaine Nemo, quoique l'acteur britannique l'interprète avec la gravité que ce rôle implique, il n'en demeure pas moins que la prestance de l'artiste semble légèrement amoindri par une réalisation sans véritable envergure. Sa composition du personnage reste toutefois honnête, et la voix de Dominique Paturel permet au public français d'avoir un élément attractif familier et appréciable sur lequel se reposer au sein de ce téléfilm finalement assez peu attrayant.
On soulignera que Dominique Paturel fourni ici son second ouvrage pour Vingt mille lieues sous les mers. Il avait en effet conté cette aventure en 1975 sur une piste sonore enregistrée pour les Disques Adès via Le Petit Ménestrel, dans la collection des livres-disques Disney ''Regarder les images... Ecoutez le disque... Lisez le livre...''. Il s'agissait de la version française d'une édition américaine publiée par Disneyland Records dans la collection Disney Read-Along. Quant à Michael Caine, il retrouve lui aussi en 2011 l'univers de Jules Verne dans Journey 2 – The Mysterious Island.
Les images ci-dessous sont © The Frederick S. Pierce Company, Village Roadshow Pictures, ABC
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