roman

Twenty Thousand Leagues Under the Sea (Gino D'Antonio, 1969)


Twenty Thousand Leagues Under the Sea (Gino D'Antonio, 1969)
titre original :Twenty Thousand Leagues Under the Sea
type :récit illustré, 20 pages
année :1969
pays :Royaume-Uni / Italie
illustrations :Gino D'Antonio
éditeur :Fleetway Publications
collection :Tell Me Why, Great Books
site web :http://bearalley.blogspot.fr/


A propos de cette œuvre

Gino D'Antonio (1927-2006), prolifique scénariste et dessinateur italien de bandes dessinées – notamment célèbre et reconnu en tant que grand auteur avec La storia del West / La route de l'Ouest (73 épisodes – puis 2 autres – sur 162 numéros de Collana Rodeo, 1967-80, Sergio Bonelli Editore) –, signait en 1969 l'adaptation graphique de Vingt mille lieues sous les mers pour le magazine hebdomadaire Tell Me Why (Your world of adventure-in living colour). Ce périodique anglais à caractère éducatif créé en 1968 était édité par Fleetway Publications (éditeur publiant également parmi leurs magazines les plus populaires Look and Learn). En 1970, Tell Me Why sera renommé World of Wonder et cette nouvelle ligne éditoriale sera éditée jusqu'en 1975. Plusieurs artistes italiens œuvraient depuis la fin des années 50 pour Fleetway (comme ils le feront également pour le marché français), et en ce même magazine fut publié pour exemple The Last of the Mohicans / Le dernier des Mohicans illustré par Ruggero Giovannini (1922-1983). Gino D'Antonio travailla également beaucoup pour les mêmes éditions pour le magazine de récits de guerres War Picture Library ou officiait notamment, parmi encore d'autres artistes italiens, un certain Hugo Pratt.

Gino D'Antonio fit du noir et blanc sa principale palette de couleurs sur une grande partie de son oeuvre. Toutefois les planches qu'il expose ici s'offraient une magnifique coloration, comme il le fit précédemment pour le même magazine sur The Wandering of Ulysses d'Homère (janvier / février 1969) puis sur les quelques autres oeuvres suivantes qu'il adapta en ces mêmes pages. Ces couleurs appliquées soigneusement, et conservant la finesse des traits du dessinateur, étaient d'une grande intensité. La qualité de l'impression, ainsi que celle du papier, ajoutait à l'ensemble un certain éclat. Les dix épisodes de deux pages chacun composant cette transposition seront publiés du 1er mars 1969 au 3 mai 1969 (du n°27 au n°36).

Le récit de Vingt mille lieues sous les mers était ainsi soigneusement égrené au fil des cases, celles-ci étant accompagnées d'un court texte reprenant et condensant avec respect les chapitres de l'aventure les plus indispensables pour la continuité de l'histoire. Quelques petites modifications seront toutefois apportées, comme le professeur Aronnax étant ici un peu plus jeune que son homologue vernien. Une certaine liberté est également prise avec la bibliothèque et le salon du capitaine Nemo représentés en une seule pièce et où, dans le roman, pour le salon, il est écrit que l'on peut y admirer une vierge de Leonardo da Vinci, Gino D'Antonio s'étant ici essayé à reproduire à sa place la Joconde. Toutefois la perspective qu'il a choisi, et qui joue de fait sur le tableau, ne lui permet pas d'être aussi efficace que sur celui ou il restitue avec talent l'autre oeuvre picturale figurant sur ce même dessin (à propos de la Joconde, elle aurait pu être exposée dans le Nautilus de synthèse de Didier Pourcel si celui-ci avait réussi à terminer la conception de son film débuté en 1993). On peut également voir parmi les oeuvres de l'antiquité : une statue de Persée tenant la tête de la gorgone Méduse qu'il vient de prendre par l'épée (Persée qui avait également combattu un monstre marin...), ainsi qu'une statue romaine, une statuette précolombienne et un Bouddha. Quant à la fabuleuse scène où les poulpes attaquent le Nautilus, elle fait à la fois référence au roman de Jules Verne et au film de Richard Fleischer : au premier car il s'agit de plusieurs céphalopodes et non d'un seul pour la version cinématographique, et au second car comme dans cette dernière, c'est Ned Land qui sauve de la mort le capitaine Nemo (et non l'inverse comme dans le roman).

Graphiquement, le capitaine Nemo renvoie à l'image dudit personnage incarné par James Mason dans la production disneyenne, que cela soit pour son visage à la barbe bien taillée, ainsi qu'à son uniforme de la marine. De même, outre les scaphandres et autres éléments de décors, le Nautilus, s'il est représenté avec une légère originalité, puisera clairement pour nombre de détails, et dans son ensemble, dans la création conçue par Harper Goff pour le film de Richard Fleischer. Il emprunte notamment à la morphologie du poisson pour quelques parties de sa conception, comme avec la nageoire caudale tel celui de Goff, ainsi que la présence de nageoires dorsales. On y retrouve également les hublots de la cabine de pilotage qui sont tels deux gros globes oculaires, mais aussi les grandes lignes de la coque externe, l'architecture des vitres du salon ou encore, à l'avant, la crête qui toutefois ne se prolonge que très peu, sans être affublée d'un éperon.

Quelques années plus tard, Gino D'Antonio oeuvra encore pour Jules Verne en terminant l'album des Enfants du capitaine Grant dessiné par Franco Caprioli (illustrateur de cette Ile mystérieuse), celui-ci étant décédé avant d'avoir pu terminer son ouvrage.



On doit la redécouverte de cette oeuvre à l'auteur et éditeur Steve Holland qui l'expose dans son intégralité sur le blog des éditions Bear Alley, lieu réunissant nombre de travaux extraits de publications comme Tell Me Why, et notamment celle de Look and Learn.
Nous vous invitons également à lire dans son intégralité ce récit illustré sous ce format : Twenty Thousand Leagues Under the Sea - Gino D'Antonio

Jacques Romero, 05/2012

Les illustrations de la galerie sont © Look and Learn Ltd.


Galerie

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