~ Mobilis in Mobile ou Mobilis in Mobili ? ~

L'écriture exacte du latin de cette maxime est Mobilis in Mobili (Mobile dans l'élément mobile). Malgré cela, nous avons décidé de conserver la transcription initiale, Mobilis in Mobile, que l'on trouve dans Vingt mille lieues sous les mers, dans la première édition datant de 1871. L'erreur fut toutefois corrigée dans l'édition de 1880, ainsi que dans le roman L'île mystérieuse écrit en 1875. C'est d'ailleurs cette année-là que Jules Verne et son éditeur Hetzel s'interrogèrent sur l'exacte orthographe. Hetzel adressa alors leur interrogation à une de ses connaissances, l'archéologue Jules Quicherat (1814-1882), frère du latiniste Louis-Marie Quicherat (1799-1884). Le 6 mai 1875, l'éditeur reçu cette réponse :

« Mon cher Hetzel, M. Vernes (sic) se trompe, et vous êtes dans le vrai. Les adjectifs en bilis ne sont pas de ceux qui admettent la double terminaison à l'ablatif. Il n'en ont qu'une: celle en i. Ce n'est pas vous et moi seulement qui le disons: c'est tous ceux qui passent leur vie à faire du latin, et mon frère en premier dont j'ai eu soin à prendre l'avis quant à ce. Tout à vous, J. Quicherat » (BnF, NAF 16985, f° 206).

Ceci étant éclairci, nous avons conservé dans le titre de notre site, l'erreur ici soulignée. Ce choix, que nous avouons plus que discutable, s'explique assez naïvement. D'une part, dans un premier temps nous avons fait l'erreur, puis ayant été avisés de cette faute, nous avons essayé de comprendre celle-ci. De ce fait, sans que cela n'excuse notre choix, nous avons constaté que l'erreur de la première édition avait été reprise un grand nombre de fois, en fait beaucoup plus que l'écriture exacte, et cela parfois dans des textes très sérieux, et même en de nombreuses sources, en langue anglaise et autres. C'est dire si comme Phileas Fogg, cette erreur a fait et fait encore le tour du monde. Cela concerne également les artistes qui ont repris cette maxime, comme pour prendre quelques exemples, le groupe L'affaire Louis'Trio, le dessinateur Brüno, ou même en d'autres pays, avec pour exemple le téléfilm russe Kapitan Nemo (Vasili Levin, 1975), où l'erreur de cette maxime est gravée sur une plaque. Ainsi, si l'on peut corriger cette faute sur toute nouvelle impression d'ouvrage, on ne peut modifier une image ou un enregistrement sonore. Mais alors, pourquoi malgré tout sur ce site avons-nous décidé de conserver cette erreur de terminaison. Peut-être pour avoir l'occasion de l'expliquer, même s'il est vrai que nous aurions pu le faire également avec la bonne orthographe. Quoi qu'il en soit, laissant en suspens une éventuelle correction, nous espérons que cela ne nuira pas au plaisir envisageable que vous aurez à visiter notre site, ainsi qu'à la lecture de ses pages.

Pour une analyse du latin dans l'oeuvre de Jules Verne : http://www.artsculture.education.fr/presence_litterature/jules_verne/dossiers/latiniste.asp

Remerciement à Volker et Lionel Dupuy du Portail Jules Verne