A propos de cette œuvreSi
le sous-titre du premier volume de cette bande dessinée se nomme La genèse
de 20 000 lieues sous les mers, c’est d’une part, qu’elle emprunte
pour sa nomination principale Voyage sous les eaux, le premier titre
provisoire qu’avait donné Jules Verne au récit qu’il rédigeait. C’est aussi au
travers de son scénario, une histoire mettant en scène l’auteur des voyages
extraordinaires totalement absorbé par sa création, au point même qu’elle et
lui semble se confondre. A cet égard, Voyages sous les eaux est aussi un
voyage entre deux eaux, celle de la réalité de l’écrivain, ainsi que d’icelle
de son imagination, qui avec une certaine fluidité scénaristique, coulent de
l’une à l’autre. Ainsi, Bert, le jeune orphelin qui accompagne ici Jules Verne
lors d’un séjour en Angleterre, et qui semble t-il connaissait mystérieusement
l’existence du Nautilus et de son capitaine, cela, avant même que l’auteur ai
terminé d’écrire son roman, disparu un soir où l’écrivain vécut une étrange
aventure avec un médium du nom de Robert Lee. L’adolescent fut capturé par les
hommes du Nautilus, submersible dans lequel fut imposée sa présence, et que
l’auteur imaginait alors dans l’ouvrage de fiction qu’il écrivait. De même, lors
de cette soirée, était présente Mikah, une jeune princesse que Jules Verne
rencontra lors de sa visite qu’il rendit à l’artiste Daniel Wragg, dont l’œuvre
avait quelques affinités avec les mystères abyssales. Cette jeune femme aux
origines indiennes était à la recherche de sa parenté. L’on devinera au fil des
pages qu’elle pourrait être la fille du capitaine Nemo, celui-ci apparaissant sous les traits de Jules Verne, dans
les pages évoquant certains passages de Vingt mille lieues sous les mers.
Ainsi l’on peut suivre en parrallèle le récit littéraire, avec notamment quelques
planches sur l’attaque des calmars géants sous une pourpre luminosité, la
visite du cimetière sous-marin, ou encore le voyage au Pôle Sud, de sa
possession à l’emprisonnent dans les glaces, jusqu’aux derniers instants du
submersible.
Il
sera également évoqué dans quel contexte littéraire il écrivit sur un sujet
alors peu représenté, mais qui faisait tout de même dans le même temps l’objet
de quelques ouvrages, et qui justement pouvait selon son éditeur être jugé pour
du plagiat, ou souffrir d’une certaine concurrence. Cela même si Jules Verne
était certain de son originalité dans ce récit sous-marin, qui sera par
ailleurs le seul à avoir un succès mondial qui perdure encore. Rivière fera
notamment référence au feuilleton littéraire du docteur Jules Rengade (qu’il
écrivit sous le pseudonyme d’Aristide Roger), Les Aventures extraordinaires
du savant Trinitus paru dans Le Petit Journal, de mai 1867 à janvier 1868,
et publié en cette dernière en volume chez P. Brunet, sous le titre Aventures
extraordinaires de Trinitus. Voyage sous les flots, rédigé d'après le journal
de bord de l'Éclair. Le
volume qui suivra, intitulé Voyage sous les eaux : L’île mystérieuse,
nous apprendra le lien qui uni Mikah à Nemo, sans toutefois le préciser. Cette
suite est tout aussi troublante que la première aventure, et tel le labyrinthe
qui se trouve sur l’île où s’abandonna Cyrus Smith qui officiait alors pour une
mission géographique, le lecteur se laissera se perdre agréablement dans un
scénario quelque peu éthéré. Mikah y croisera le comte Dakkar, incursion du
Nemo d’un autre temps, celui des années où le bonheur était encore présent,
avant de retrouver Bert devenu jeune homme... Ces deux albums ont été réunis à l’occasion du centenaire de la mort de l’écrivain, dans un coffret, cela auprès d’Un drame en Livonie, précédente adaptation vernienne réalisée en 1999 par François Rivière au scénario, et Serge Micheli aux dessins et couleurs. Le canevas scénaristique de cette dernière y était construit déjà avec une certaine approche que l’on retrouvera dans Voyages sous les eaux. Jacques Romero, 02/2008 Galerie
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