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20.000 leguas de viaje submarino (Jules Verne, Elsa Pizzi, 2012)


20.000 leguas de viaje submarino (Jules Verne, Elsa Pizzi, 2012)
titre original :20.000 leguas de viaje submarino
type :roman jeunesse, texte adapté, 208 pages
année :2012
pays :Argentine
auteur :Jules Verne, Elsa Pizzi
interprètes :Damián Zain
éditions :Letra Impresa, Grupo Editorial (Buenos Aires)
collection :La Puerta Secreta, 19
site web :http://letraimpresa.com.ar/


A propos de cette œuvre

Les éditions argentines pour la jeunesse Letra Impresa (créées à Buenos Aires en 2007) ont publié la trilogie vernienne axée sur le capitaine Nemo dans une collection joliment nommée « La Puerta Secreta ». Cette dernière offre une sélection de diverses œuvres littéraires, chacune étant adaptée en un texte plus court destiné à un lectorat âgé de 8 ans à 10 environ. Ainsi le roman Les Enfants du capitaine Grant / Los hijos del capitán Grant (La Puerta Secreta, 20) a-t-il été réécrit par Patricia Roggio – écrivaine et directrice des éditons Letra Impresa – accompagné par des illustrations de Jó Rivadulla, Vingt Mille Lieues sous les mers / 20.000 leguas de viaje submarino (La Puerta Secreta, 19) y a de même été adapté par Elsa Pizzi et illustré par Damián Zain, et L'Île mystérieuse / La isla misteriosa (La Puerta Secreta, 6) y est reformulé par Patricia Roggio et dessiné par Emiliano Pereyra (malgré les liens entre eux, et une certaine chronologie des événements, la publication de ces romans a été faite de manière distincte, et de plus en commençant par L'Île mystérieuse, la couverture indiquant tout de même « Viaje 3 »).

Chacun de ces trois volumes est réduit en un format de 208 pages environ, celles-ci comprenant également quelques menus exercices de compréhensions et autres activités pour l'enfant, soit à faire à la maison ou dans le cadre scolaire, les éditions Letra Impresa étant particulièrement en relation avec le milieu éducatif. Evidemment, certains chapitres des textes originaux sont quelque peu survolés pour aller au plus vite vers les étapes et les événements les plus marquants de ces aventures, les adaptatrices prêtant une certaine attention à ne point trop en dénaturer l'ensemble (même s'il est évident qu'en ce genre d'adaptation, l'oeuvre d'origine perd de sa puissance). A propos encore de ces éditions conçues pour être utilisées facilement dans le cadre de l'enseignement, on se doit de souligner que l'écrivaine Elsa Pizzi qui a adapté Vingt Mille Lieues sous les mers est également auteur de livres pédagogiques sur le langage pour Aique Grupo Editor, maison d'édition concevant également des manuels scolaires.

Pour accompagner agréablement l'apprentissage de certaines notions au travers de ces ouvrages, et plus particulièrement pour celui de Vingt Mille Lieues sous les mers, le récit offre à voir de nombreuses illustrations richement colorées et vivifiantes en leur forme signées par Damián Zain (1974-). Celui-ci, illustrateur et caricaturiste, apprécia particulièrement durant son enfance le personnage de Clemente dessiné dans le journal Clarin par Caloi (1948-2012), notamment au travers du programme de marionnettes en 1982 qui lui était dédié à la télévision en Argentine, de même qu'il aima beaucoup Quino, le célèbre créateur de Mafalda. Puis, à l'adolescence, il fut marqué par des dessinateurs français comme André Franquin et Albert Uderzo. Il fut également fortement influencé à la découverte de la revue argentine Rico Tipo (1944-72) créée par le dessinateur Divito (1914-1969). S'il a appris quelque peu à dessiner avec son oncle, le peintre Ruben Albarracin, il a plus particulièrement étudié le dessin à l'école Garaycochea créée en 1982 par Carlos Garaycochea, dessinateur qui oeuvra entre autres pour Rico Tipo.

Le style très agréable de Damián Zain, au travers de sa nature de caricaturiste, a un aspect vivifiant, que cela soit dans le caractère de ses dessins que de la mise en scène et des perspectives qu'il maîtrise parfaitement. On retrouve cela dans les illustrations qu'il a réalisé pour l'odyssée sous-marine du capitaine Nemo, ce travail lui ayant donné l'occasion de lire ce récit qu'il n'avait encore jamais lu, mais qui faisait tout de même parti de ses envies de lecture. A la base, ses illustrations qui accompagnent le récit vernien ont été réalisées tout naturellement avec des crayons, du papier et de l'encre. La couleur fut ajoutée ensuite via l'ordinateur : celle-ci est très réussie dans son application et accompagne les différentes atmosphères de l'aventure sous-marine de fort belle manière, donnant à l'ensemble une certaine apparence renvoyant quelque peu au passé. Damián Zain, lors d'un petit entretien pour le Club de lecture de l'éditeur, explique quant à sa scène préférée que le premier dessin qu'il fit pour cet ouvrage fut celui de Ned Land combattant le requin, et qu'autour de cette action dont on devine les mouvements, et qui pour lui définit une grande partie du livre, il a pu donner forme à tout ce qui gravite autour du harponneur, des personnages à l'environnement. A ce propos, évoquant les caractéristiques des premiers, et tout en conservant une certaine image que l'on peut en avoir due aux multiples formes déjà existantes, il s'est inspiré du chevalier Don Quichotte et de son écuyer Sancho Panza de Cervantes pour donner vie au professeur Aronnax et à son assistant Conseil (ils sont de fait assez proches de l'imagerie que l'on conserve d'eux en général depuis l'adaptation disneyenne). Le marin Ned Land, lui, est représenté tout en force de par sa musculature et une haute stature, Concernant enfin le capitaine Nemo, sa barbe ainsi dessinée lui donne un âge quelque peu avancé, sa calvitie appuyant cet aspect de sa personne, faisant même de lui un Nemo que l'on pourrait appréhender comme celui de l'île Lincoln, son visage semblant quelque peu marqué par les ans et le passé. Au travers de ses traits, dont on pourrait deviner quelques origines orientales, on ressent également la part d'ombre et de mystère, voire même un soupçon de mysticisme, qui entoure tout son être. Quant au Nautilus, que Damián Zain considère quasiment comme le personnage principal du livre, il a su le représenter à la fois avec une certaine simplicité, empruntant quelques particularités à l'espadon, tout en lui conférant un aspect très attrayant, voire même fort captivant entre sa coque faite de plaque de métal rivetée et ses lumineuses fenêtres du poste de commande et celles du salon avec la baie vitrée.

Jacques Romero, 09/2014


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