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20.000 mijlen onder de zee: Departure - In to the deep (Peter Hofland, 1998)


20.000 mijlen onder de zee: Departure - In to the deep (Peter Hofland, 1998)
titre original :20.000 mijlen onder de zee: Departure - In to the deep
type :musique électronique / jazz
année :1998
pays :Pays-Bas
compositeur :Peter Hofland
interprètes :Peter Hofland, Paul van Kemenade, Jeroen van Vliet, Eric van der Westen, Sjaak Swinkels
producteur :Soundscapes Production (Tilburg)
site web :http://sound-scapes.nl/


L'histoire

Peter Hofland, ingénieur du son et designer sonore, est le créateur du studio Soundscapes (paysages sonores) où, depuis 1992 – après avoir travaillé dix années comme ingénieur du son au Brabants Conservatorium –, il oeuvre à l'enregistrement d'albums pour divers artistes de jazz comme Louis Mhlanga & Eric van der Westen en octobre 1998 pour leur première collaboration avec l'apaisant Song for Nomsa, Maurice Leenaars, un ''Paco de Lucia'' néerlandais en Quintet, en concert au Paradox, à Tilburg en 1997, ou encore sur trois albums du saxophoniste Paul van Kemenade. Justement, avec ce dernier, il a créé une grande partie de ses propres projets de compositions sonores dont celui sur Jules Verne, sujet de cet article.

Interprétée en concert le 1er juin 1998 dans la salle du Tivoli parkeergarages à Tilburg, Departure est la première composition de Peter Hofland dédiée à Vingt mille lieues sous les mers. On ressent, au travers de sa pulsion organique qui la façonne teintée des échos du métal du vaisseau émis sous les touches de Jeroen van Vliet, les impressions que l'on pourrait éprouver à l'intérieur d'un sous-marin comme le Nautilus. Parmi les musiciens, Paul van Kemenade impose sa présence et excelle dans son interprétation : ici le vent sonore de son saxophone alto prend des résonances proches de celles produites par le ténor de Jan Garbarek en certains de ses travaux, apportant à ce monde des accents de mystères et d'apaisements conduisant au fil de son écoulement à une certaine méditation. Sans lien, mais toutefois notable pour des ouïes françaises, certaines ondes et la langoureuse progression de la partition du saxophoniste rappelleront peut-être quelque peu à certains le générique de la série de science-fiction produite en 1980 par Antenne 2, Noires sont les galaxies (sa réalisation lancinante non dépourvue de nombreux défauts lui donnait néanmoins, de part d'autres éléments, une certaine identité tel un objet artistique ô combien original, et nombre de jeunes téléspectateurs à l'époque furent captivés par sa noirceur...).
L'aspect visuel de Departure fut confié à Jan Doms, sculpteur et artiste plasticien spécialisé dans l'architecture et l'urbanisme (l'un de ses projets à justement pour nom Jules Verne), ainsi que JanHein van Stiphout, artiste vitrier. Quant à l'affiche de cette création, elle fut conçue par le photographe Alexander Paul Schop. Ce dernier emprunta pour l'arrière plan l'illustration d'Alphonse de Neuville où le capitaine Nemo prend la barre, et exposait au premier plan un scaphandrier dans sa tenue.

La seconde création de Peter Hofland concernant Jules Verne et son Vingt mille lieues sous les mers s'intitule In to the deep. Elle fut récemment jouée en 2011, le 23 octobre, sur la scène du Paradox, un club de jazz à Tilburg. Comme le souligne les magnifiques images issues de la série de documentaires The Blue Planet (BBC One / Discovery Channel, 2001) accompagnant la composition musicale, cette dernière s'inspire des étranges merveilles vivant dans les profondeurs des océans, ces espèces animales parmi d'autres ayant été évoquées dans le roman de Jules Verne. A cet égard, lors des représentations de ses ouvrages musicaux, Peter Hofland s'accompagne très souvent d'images projetées sur un écran. Il utilise diverses sources d'inspiration au travers de celles-ci, films documentaires ou photographies d'œuvres, mais aussi entre autres le cinéma comme pour sa partition Le Train où il partage sa musique avec la scène d'introduction du film La bête humaine de Jean Renoir, suite d'images où l'on voit Jean Gabin et Julien Carette aux manettes de la Lison.
Quant à l'aventure humaine du roman dans In to the deep, elle est exclue de cette évocation vernienne pour mieux apprécier les paysages dont pouvait profiter à loisir le capitaine Nemo. En cet oeuvre, les claviers du pianiste belge Sjaak Swinkels colore ainsi d'une légère fluidité les mouvements, déplacements et autres manifestations des êtres au sein de l'eau, tout en étant accompagné de quelques délicates effluves produites par le saxo alto de Paul van Kemenade.

Les créations musicales et visuelles de Peter Hofland sont à découvrir sur son site ainsi que sur sa page youtube : hofla023



Jacques Romero, 04/2012

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