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Cobra : Black Bullet / Cobra : Kuroi Dangan / コブラ : 黒い弾丸 (Terasawa Buichi, 1981)


Cobra : Black Bullet / Cobra : Kuroi Dangan / コブラ  : 黒い弾丸 
 (Terasawa Buichi, 1981)
titre original :Cobra : Black Bullet / Cobra : Kuroi Dangan / コブラ : 黒い弾丸
titre français :Cobra : Black Bullet
type :manga
année :1981
pays :Japon
scénario / adaptation :Terasawa Buichi
dessins :Terasawa Buichi
éditeur :Shûeisha (1981) / Dynamic Visions (1999)
collection :Jump Comics (1981)
site web :http://www.buichi.com/


L'histoire

Cobra participe à une course de Météorace : les concurrents de cette discipline sportive usant de jets prennent le départ à quelque trente mille mètres au dessus de la ligne d'arrivée, le principe de cette compétition étant, dans sa première partie, de rejoindre et de remettre en marche les bolides alors que ceux-ci et leur pilote entament leur descente entre vingt mille et dix mille mètres d'altitude (certains s'écrasant au sol faute de réussir à enclencher les moteurs à temps). La seconde partie joue alors pleinement sur la vitesse des mécaniques pour atteindre la ligne d'arrivée se situant sur la piste, au sol. Mais l'objectif de Cobra est tout autre que la victoire. En effet, alors qu'il réussit à s'imposer devant l'imbattable Pamela Lee, championne en titre de cette discipline à qui il a promis une invitation en soirée, son engin s'encastre dans une porte de sortie puis explose. Bien évidemment tout cela était calculé pour lui permettre de se dérober aux regards – de plus, pendant la course, il a détruit le système de contrôle des caméras – et de subtiliser par là-même, aux organisateurs de cet événement, 4 millions de dollars, ''3 millions et demi en vérité''.

En soirée, comme il s'y était engagé et en compagnie des bulles de champagne, Cobra retrouve Pamela, celle-ci n'étant pas surprise de le revoir après avoir appris que l'argent de la course avait été volé. Elle avait par ailleurs eu immédiatement un doute quant à l'accidentelle erreur de cet homme. Après avoir échangé quelques mots et regards, ils dansent ensemble, et confiante en lui, Pamela demande à Cobra de retrouver et d'arrêter Black Bullet. Mais avant qu'elle n'en dise plus sur ce mystérieux individu, prise de peur, elle disparaît. Cobra apprend un peu plus tard, auprès d'un bel agent de police, que Black Bullet est à la source d'une centaine d'accidents de la route faisant quelques deux cent victimes. Pour les forces de l'ordre, son engin motorisé recouvert d'un blindage à toute épreuve semble impossible à arrêter avec sa puissance dépassant les 800 kilomètres-heure.

Peu après, sur le lieu d'un accident provoqué à nouveau par Black Bullet, Cobra rencontre un vieil homme qui va lui révéler la véritable identité de ce diable de la route. Il lui apprend ainsi que Black Bullet n'est autre que Pamela pour laquelle, en tant qu'ingénieur, il a conçu le bolide destiné à ses capacités sportives à résister à la vitesse et avec lequel, depuis la mort de sa soeur Linda provoquée par un chauffard, elle réalise ses méfaits. Le traumatisme de cette perte étant trop fort à supporter, sa peine a pris le chemin de la haine faisant subir alors en son esprit un dédoublement de sa personnalité. Cobra, se souvenant des mots de Pamela, fera alors tout pour respecter sa demande. La seule façon de l'arrêter étant de la faire sortir de son engin quasi invulnérable, c'est grâce à un hologramme de Linda projeté sur son chemin qu'il y parviendra... Aussi, pensant revoir réellement sa soeur, Pamela ouvre la protection de son habitacle et Cobra, à l'aide de son psychogun, met fin à l'existence de Black Bullet, et par là-même à la souffrance insurmontable de Pamela.



A propos de cette œuvre

Le chapitre de ce manga n'est absolument pas une adaptation de l'oeuvre vernienne sous-marine, mais une référence se rapportant à celle-ci est assez flagrante pour que nous prenions la liberté de lui consacrer quelques lignes en ce lieu. En effet, dans cette aventure de Cobra, célèbre personnage créé par le mangaka Terasawa Buichi, on peut observer que la forme de l'engin qui donne son nom au dit chapitre – Black Bullet – renvoie à la plastique du Nautilus dessiné par Harper Goff (1911-1993) dans la version disneyenne de Vingt mille lieues sous les mers. On y reconnaît pleinement les crêtes dorsales et pectorales du sous-marin se rejoignant à l'avant pour former, en guise de rostre ponctuant l'ensemble, le fameux éperon qui traversera nombre de coques de navires. Les hublots, qui tels deux globes oculaires rejetant la lumière émise à l'intérieur du Nautilus et semblant donner un regard étincelant à ce monstre de métal, sont de même reproduits.
L'aura et l'utilisation de cette Black Bullet font également écho au Nautilus s'attaquant aux navires anglais, et incidemment son pilote en la personne de la charmante Pamela (du moins que l'on peut qualifier ainsi pour son identité première) renvoie au capitaine Nemo, celle-ci étant tout comme ce dernier sous l'emprise de la vengeance. Certes, le degré de vendetta n'est pas le même, la jeune femme étant sous le coût d'un dédoublement de la personnalité. On peut ainsi considérer en cette perspective que la vengeance induite en l'esprit de la personne qui l'a conçoit modifie sensiblement la personnalité de cette dernière si celle-ci ne l'a maitrise pas, au point de ne devenir que vengeance. Le dédoublement de personnalité de Pamela représente ainsi l'ultime étape de sa vendetta, la jeune femme ne pouvant consciemment se venger alors que le coupable ne peut être réellement désigné puisque celui-ci, en la personne d'un chauffard inconnu, peut prendre le nom de ''destin''... Pamela agit ainsi dans une vengeance aveugle qui, au final, n'aura de but, au-delà de son aliénation, que sa propre mort.

Si le capitaine Nemo n'a pas subi de dédoublement de personnalité, il n'en reste pas moins que son existence a été scindé en deux parties, et incidemment en deux identités suite à ce qu'il a vécu pendant cette transition, la première indienne étant celle qui nous est révélée dans L'île mystérieuse lorsqu'il se nommait encore le Prince Dakkar. Dans une certaine mesure, le personnage même de Cobra s'inscrit dans une perspective ayant quelque léger points de concordance avec le capitaine Nemo. En effet, le pirate de l'espace a pendant quelques années changé d'identité jusqu'à effacer de sa mémoire son propre passé, puis celui-ci retrouvé, il a conservé son visage dont il avait modifié les traits et la chevelure. Sa liberté également, quoique moins absolue que celle d'un Nemo ou d'un Herlock, autre célèbre et mythique pirate de l'espace, est tout de même l'une des caractéristiques de son existence.

On pourrait encore interpréter librement la plongée aérienne lors de la course de Météorace, des cieux au sol, comme celle effectuée par le trio de naufragés verniens allant plonger dans les profondeurs océaniques avec le capitaine Nemo. Mais ici seul Cobra se noie dans le tourment de Pamela, tentant de l'a ramener à la surface, tel le professeur Aronnax essayant de faire comprendre au capitaine que sa personne pourrait être quelqu'un dans le monde des hommes. Hélas, telle celle du capitaine Nemo, la souffrance de Pamela est trop forte, et le psychogun et son rayon delta joueront quelque peu le rôle du maelström à la fin de Vingt mille lieues sous les mers engloutissant le Nautilus et son capitaine.

Des planches dessinées du manga (1981) à son adaptation dans la seconde série télévisée (27 février 2010), on regrettera une certaine perte de puissance concernant la Black Bullet qui visuellement impressionne sans toutefois s'imposer. L'animation des différentes scènes d'action est, quoique correcte, peu développée, voire très limitée pour une telle production jouant surtout dans cette aventure sur des jeux de lumières et des effets pyrotechniques chaleureusement développés. De même, sans dénaturer l'original, le scénario aurait pu aller au-delà de l'intrigue qu'il développe pour appuyer encore un peu plus le sentiment qui s'était totalement emparé de l'esprit puis du corps de Pamela, émotion extrêmement douloureuse né de son insupportable souffrance.

Comme les OAV 5 et 6 l'ayant précédé, cette seconde série propose comme la première de fameux dessins non animés (images figées / harmony cel ou harmony shot), procédé si cher au duo Dezaki Osamu (1943-2011) et Sugino Akio à qui l'on doit une grande partie du succès de la série initiale, et qui feront de cette technique, l'une de leur signature. Ces derniers ne participaient pas à ce renouveau de Cobra, mais c'était sans doute de la part de la production une façon de reprendre un peu d'esprit de la première série, et incidemment de rendre un petit hommage à ces artistes qui firent de même sur nombre de créations animées sur lesquelles ils œuvrèrent telles Ashita no Joe, Jeu, set et match, Rémi, Lady Oscar ou encore L'île au trésor. L'animation fut à cet égard produite par le studio Magic Bus et son créateur Dezaki Satoshi, frère cadet du regretté Dezaki Osamu.

Cette aventure est parue tout d'abord au Japon en 1981 dans le Weekly Shônen Jump édité par Shûeisha, puis dans le volume 9 de la première édition japonaise dans la collection Jump Comics. Pour notre part, on peut la lire dans la langue de Molière dans le volume 9 de la première édition française en noir et blanc de Dynamic Visions (janvier 1999), puis dans la deuxième édition française chez Taifu Comics (à partir de 2006)... Ce chapitre fut adapté le 27 février 2010 dans la seconde série d'animation – 9ème épisode – consacrée à cette oeuvre, Cobra the Animation (Guild Project, 2009-10).

Pour découvrir l'univers de Cobra, nous vous conseillons la lecture du site référence en la matière en France : Cobraworld.

Jacques Romero, 12/2011

Fiche technique et artistique de l'épisode Black Bullet issu de Cobra the Animation. Cette seconde série a été réalisée sous la direction de Shimizu Keizô, artiste qui avait notamment oeuvré par le passé, comme Dezaki Satoshi, sur l'animation de la série Mû no Hakugei / Mu la Baleine Blanche que nous avons évoqué dans le texte Leiji Matsumoto et la baleine. A cet effet, sans que cet aspect d'être marin volant y soit autant prononcé, dans la 3ème OAV de Cobra, the Psycho-Gun (2008), on peut voir des représentants d'une espèce animale sortir des sables et survoler les dunes, ces créatures empruntant à la baleine par son aspect massif et au poisson par ses nageoires.


Galerie d'images : trois illustrations en noir & blanc issues du chapitre Black Bullet du manga original (Jump Comics, 1981) suivies d'images du 9ème épisode de la série d'animation Cobra the Animation (Guild Project, 2009-10).

Les images de la galerie sont © Buichi Terasawa / Shûeisha Inc. / A-girl Rights / Guild Project


Galerie

Cobra : Black Bullet / Cobra : Kuroi Dangan / コブラ  : 黒い弾丸 
 (Terasawa Buichi, 1981) Cobra : Black Bullet / Cobra : Kuroi Dangan / コブラ  : 黒い弾丸 
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