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L'histoireRésumé de l'éditeur (sans les fautes d'orthographe reprises sur nombre de sites) : 1862. Jules Verne décide de créer Univerne, un pays sur une île déserte, dans lequel il mettrait en marche ses idées, réalisant ainsi la plus belle des utopies. Mais les empires de l’époque partent à la conquête de ce pays naissant, et pillent ainsi sa si brillante technologie. On raconte que Jules Verne fut tué lors du bombardement de son nid d’aigle... Les nouveaux occupants d’Univerne décident de partir coloniser la Lune [que le canon de Verne a rendu accessible]… Paris, 1900. Juliette, journaliste et suffragette, enquête sur celle qui fut la maîtresse de Jules Verne et qui mourut en même temps que lui [tout du moins dans l'histoire officielle]. Son aventure mouvementée la mènera du Château des Carpathes à 20000 lieues sous les mers, en passant par L’île mystérieuse, le Centre de la Terre et Un phare au bout du monde, et même sur la Lune, où elle découvrira que si le doute plane sur la mort de Verne, ses idées, elles, restent bien vivantes [Car, du côté sombre du satellite se fomente une terrible vengeance, qui pourrait bien voir disparaître l'humanité, telle qu'on la connaît...].A propos de cette œuvre''Jules Verne n'a jamais pu devenir écrivain, alors il a créé un nouveau monde''. C'est dans cette perspective uchronique que Morvan et Nesmo (voir quelques travaux préparatoires sur son blog) se retrouve ensemble à la création d'une nouvelle oeuvre, cela après une première expérience commune et enthousiasmante sur celle de Ronces, dont un troisième et ultime tome se fait attendre chez Les Humanoïdes Associés. Ils poursuivent ainsi leur collaboration en brodant un univers vernien appuyant encore un peu plus l'atmosphère steampunk précédemment créée pour le commissaire Édouard Mornière. Comme pour certaines planches de ce dernier, Nesmo semble avoir utilisé à foison des cadrages qu'il affecte particulièrement, notamment pour l'effet de leur dynamisme. Si le résultat est relativement efficace, voire esthétique, il devient légèrement moins attractif à force de répétitions lorsqu'il s'étale sur plusieurs pages sans trop de nuance, quoique cela souligne avec une certaine justesse l'atmosphère, telle la première scène d'introduction de ce premier tome d'Univerne intitulé Paname, où l'on découvre l'éditeur Pierre-Jules Hetzel fuyant en 1848 le coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte ; Hetzel qui ne parviendra pas à survivre à cette fuite, et dont la mort empêchera Jules Verne de devenir l'auteur que l'on connaît, l'éditeur ayant joué un rôle important dans la carrière de l'écrivain, et dans l'optique de cette BD, indispensable à son succès.Ainsi, peu après Nolane & Dumas (avec un premier tome de 20 000 siècles sous les mers également chez Soleil), Gabella & Ruido (dont la sortie du 3ème et dernier tome du Mystère Nemo est prévue fin 2011), ou encore Alban Guillemois (L'île aux mille mystères), cela concernant Vingt mille lieues sous les mers et L'île mystérieuse – sans oublier encore tout récemment l'adaptation des Enfants du capitaine Grant par Alexis Nesme (cousin de Nesmo) –, l'univers de la BD française s'immerge donc à nouveau dans l'univers de Jules Verne en proposant non pas une adaptation ou une variation de l'un de ses romans, mais une uchronie mêlant la réalité de la fin du 19ème siècle et le début du suivant aux aventures imaginées par l'auteur dans ses Voyages extraordinaires dont de fait quelques unes prendront forme sous divers angles et s'immisceront dans cette nouvelle Histoire... en cela, l'île Lincoln de L'île mystérieuse se retrouvera comme l'un des points centraux d'origine de l'aventure puisque c'est en ce lieu que Jules Verne se réfugiera pour créer avec les grands esprits des divers domaines scientifiques et intellectuels qui l'avaient accompagné, Univerne, une ville idéale à la technologie supérieur, et prendre pour nom, pour sa personne qui renaissait en quelque sorte, celui de Nemo. Tout comme dans la série d'animation japonaise Nadia et le secret de l'eau bleue – magnifique oeuvre plaçant en son sein quelques créations verniennes avec un capitaine Nemo et son Nautilus sublimés dans une atmosphère aux effluves steampunk et surtout platoniciennes – , où l'action prenait son envol lors de l'Exposition Universelle de Paris en 1889, Univerne débutera également son aventure avec l'Exposition Universelle de Paris, celle en 1900, bien après la disparition de Jules ''Nemo'' Verne, si toutefois un tel personnage s'étant renommé de la sorte peut disparaître... On pensera encore, sans qu'il y ait de rapport, au premier épisode de Nadia et le secret de l'eau bleue mettant en vedette la tour Eiffel, Univerne présentant également au début de l'aventure le fameux édifice conçu sur l'île Lincoln avant que de devenir ''trésor de guerre'' de la coalition internationale, et qui sera le 14 avril, jour d'inauguration de l'Exposition Universelle, traversé par un puissant éclair qui donnera vie, telle pour la création de Frankenstein, à trois étranges créatures... Outre de légères influences graphiques adoptées du comics, du manga ou de l'animation, mais aussi pour certains plans, d'artistes tels Albert Robida et Alfons Mucha – la période dans laquelle se déroule l'action étant à l'Art nouveau –, des éléments scénaristiques pourront rappeler également quelques détails du Robur de Jean-Marc Lofficier, notamment cette menace provenant de la Lune... On pourra même y voir des aéronefs volants en forme de cétacés dans le ciel de Montmartre, cela rappelant notre sujet sur le vaisseau Nautilus de Matsumoto Leiji. Mais c'est surtout au travers du personnage de Juliette Henin, journaliste et féministe, que nous découvriront les nombreuses étapes de cette aventure, cela au fil de l'enquête qu'elle mène sur la maitresse de Jules Verne, notamment auprès de son épouse incarcérée après que ce dernier ait été tué par les forces des grandes puissances coloniales qui s'emparèrent de ses inventions qu'elles convoitaient... Vingt mille lieues sous les mers fera parti de ce voyage qui nous mènera jusque sur la Lune que Jules Verne avait seulement survolée dans son roman Autour de la Lune, celle-ci ne recevant que plus tard la visite humaine par l'intermédiaire d'un certain Wells. C'est donc sous une légère optique féministe – Juliette Henin, la Lune, la soi-disant veuve de Jules Verne, et la maitresse de ce dernier – que s'égrènent moult péripéties extraordinaires s'étendant dans cet Univerne. Si les dessins de Nesmo sont très efficaces, la couleur appliquée par l'artiste italien Matteo Bassini apporte également beaucoup à l'atmosphère ambiante jouant sur différentes sortes de luminosités opaques, alors que dans le même temps il a oeuvré sous le soleil de la Grèce antique avec l'amusant Questor de Sala et Saviori. On regrettera tout de même dans cette première édition publiée le 21 juin 2011 quelques erreurs dans l'écrit qui auraient pu être corrigées avec une simple relecture, telle l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte en ''1948'' (pour 1848) et la révolte des Communards située en ''1971'' (pour 1871). L'ensemble est ainsi agréable à découvrir et à suivre, si ce n'est que ce premier volume – comme dans nombre de cas dans le domaine des séries de bandes dessinées de ce genre – ne pourra être pleinement valorisé qu'à la lecture du second tome, cette première partie fort plaisante dans son cadre narratif et séquentiel laissant présager une suite du même effet. Jacques Romero, 06/2011 Galerie![]() ![]()
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