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20,000 Leagues Under the Sea (Arthur Rankin Jr., Jules Bass, 1972)


20,000 Leagues Under the Sea (Arthur Rankin Jr., Jules Bass, 1972)
titre original :20,000 Leagues Under the Sea
type :TV (animation), 2 x 22 min
année :1972
pays :États-Unis / Japon / Canada
réalisation :Arthur Rankin Jr., Jules Bass
scénario / adaptation :Richard Neubert
musiques :Maury Laws
direction artistique :Paul Coker Jr., Kaburagi Tokiji, Yamada Katsuhisa, Tsuguyuki Kubo, Shiraume Susumu
interprètes :Carl Banas, Len Birman, Bernard Cowan, Peg Dixon, Keith Hampshire, Peggi Loder, Donna Miller
producteur :Rankin & Bass, Hara Toru, Mary Alice Dwyer
studio :Rankin Bass Productions, Studio Topcraft
site web :http://imdb.com/title/tt0397230/


A propos de cette œuvre

Cette adaptation de Vingt mille lieues sous les mers produite en syndication pour la télévision nord américaine fut diffusée les 1er et 8 octobre 1972, cela dans le cadre des épisodes 4 et 5 de la série d'animation Festival of Family Classics (1972-73). Cette programmation pour la jeunesse produite par Rankin/Bass Productions adaptait quelques contes, ainsi que de grands romans populaires, et mettait fort justement l'accent sur la source littéraire dont étaient issus tous les personnages présentés dans le générique, ceux-ci glissant sur un arc-en-ciel tel un tapis se déroulant à leurs pieds pour les mener auprès des jeunes téléspectateurs. On notera particulièrement, parmi les 20 épisodes qui composeront ce programme – pour 18 transpositions –, l'adaptation du Tour du monde en 80 jours (épisodes n°8 et n°9 co-produits avec le célèbre studio Mushi Production qui participait alors à plusieurs autres créations de Rankin & Bass, tandis que son fondateur Tezuka Osamu venait de quitter un an auparavant la présidence de cette structure qu'il avait créé une décennie plus tôt). A cet égard, pour ce programme Festival of Family Classics, seules furent réalisées en deux parties les deux aventures verniennes, celles-ci ayant été depuis éditées ensemble sur un premier DVD consacré à cette série.

La durée de ce dessin animé étant de quelques 40 minutes (2x22), il était difficile de couvrir de manière respectable l'oeuvre originale. Ainsi, dès la première action se déroulant lors de l'embarquement sur l'Abraham Lincoln, les scènes se suivent les unes les autres avec une vitesse certaine, passant par exemple de la baie de Vigo au Pôle Nord en très peu de temps. Le capitaine Nemo lui-même n'a que peu attendu pour faire son apparition, cinq à six minutes après le générique. Certes la durée du métrage est assez courte, mais tout de même l'enchainement, sans être désagréable, donne un rythme un peu trop accéléré, hormis toutefois quelques scènes ici et là qui donneront aux téléspectateurs le temps de découvrir plus posément cet univers. A cet égard, parmi quelques instants de calme dans la narration, on pourra observer le capitaine Nemo révéler une part de son passé, alors qu'il joue de son orgue, et contemple une photographie de son épouse et de ses deux enfants. Toutefois les réminiscences du capitaine concernant sa famille non évoqué dans le roman océanique, mais légèrement émises dans L'île mystérieuse, seront ici un peu plus accentuées, sans pour autant être précises. En effet, dans ce dessin animé, sa femme, sa fille et son fils ont perdu la vie sur un navire marchand, celui-ci ayant été victime d'un bâtiment de guerre... Quant à l'aspect physique et vestimentaire du capitaine, il est inspiré en partie de celui que le comédien James Mason imposa au personnage.

Parmi quelques éléments inédits apportés au scénario, on notera que Conseil, l'assistant du professeur Aronnax, est ici remplacé par un jeune homme prénommé Conrad. Son aspect plus juvénile était sans doute désiré par la production pour permettre aux enfants de s'identifier plus particulièrement à ce personnage, du moins ceci étant souvent le cas dans ce genre d'adaptation.
A ce programme jeunesse était également adjoint un protagoniste animal, tout comme ce fut le cas avec l'otarie de la version disneyenne. Le choix se porta visiblement sur un dauphin de type Tursiop comme Flipper, peut-être de par l'influence à cette référence qui couvrait depuis quelques années la télévision américaine. Fifi, ainsi nommé, sauvera de la noyade le jeune Conrad et le professeur Aronnax – ce dernier a pris ici quelque embonpoint –, et leur permettra ainsi de rejoindre Ned Land déjà sur le dos du mystérieux monstre marin. Entre autre péripéties, Fifi sauvera encore Conrad face à un crustacé géant. On pourra par ailleurs observer quelques incohérences concernant ce cétacé quant à la biologie marine, comme lorsqu'il suit le Nautilus en Antarctique, alors que ce mammifère marin vit habituellement en zone tempérée chaude, excepté le lagénorhynque sablier qui vit dans les eaux froides du continent blanc, ou encore parmi quelques autres espèces de delphinoïdes, les bélugas et les narvals. De même, il ne semble pas avoir de problème lorsqu'il accompagne le Nautilus dans les grandes profondeurs, alors que les dauphins ne vont pas au-delà de 600 mètres environ.
Autre originalité pour ce qui concerne l'attaque du grand poisson, c'est un requin marteau qui sera préféré à celui plus commun décrit dans le roman comme un mélanoptère de la mer des Indes (du terme latin melanopterus – désignant en France, pour ce genre de poisson, le requin argenté – le mot français étant utilisé pour ce requin surtout du vivant de Jules Verne, comme par exemple en 1892 dans L'homme et les animaux : histoire naturelle populaire de Charles Brongniart). La scène sera également bien différente puisqu'ici c'est Ned Land qui sauvera le professeur Aronnax, alors que dans le roman, le maître harponneur sauve la vie du capitaine Nemo, ce dernier sauvant celle du canadien dans la version cinématographique réalisée par Richard Fleischer.

Le peu de lieux issus du roman seront évoqués ou présentés sans prendre en considération le parcours original du Nautilus, ainsi l'aventure polaire se déroulera avant le passage dans les ruines de l'Atlantide. Certains aspects seront toutefois respectés, tel lors du combat contre plusieurs céphalopodes (deux pieuvres dans cette oeuvre), le capitaine Nemo sauvant Ned Land, et non l'inverse contre un seul calmar géant comme dans l'imposante imagerie disneyenne. Le Nautilus prenait ici tout de même pour modèle celui créé par Harper Goff pour la production Disney. Parmi quelque autre originalité, le pic situé à la proue du submersible pouvait ici propulser une décharge d'énergie faite d'électricité sous la forme d'un rayon, ce qui sauvera par ailleurs Fifi le dauphin de l'attaque d'une anguille électrique. Cette scène remplacera si l'on peut dire celle où les habitants de l'île Gueboroar essaient de pénétrer à l'intérieur du submersible, et où ils en seront empêchés grâce à l'électricité se dégageant de la structure externe du sous-marin. On peut également y voir l'influence d'un autre vaisseau des mers avec le Gôten-gô (issu de l'oeuvre Kaitei Gunkan de Oshikawa Shunrô s'inspirant de Jules Verne), connu en nos contrées occidentales sous le nom d'Atragon qui, dans le premier film qui lui fut dédié en 1963, usait à la pointe de son fuselage armé de sa fameuse foreuse, d'un rayon non pas électrique mais réfrigérant pour combattre Manda, le dragon de mers, celui-ci étant déjà bien éprouvé en ayant souffert de la haute tension émise à la surface du Gôten-gô qu'il avait enserré de son corps (Manda, animal dont la forme emprunte au dragon de par sa tête orné de bois, et au serpent de par le reste de son corps, avec toutefois quelques particularités liées à sa nature mythologique japonaise et au-delà chinoise, et que l'on retrouve dans une multitudes d'œuvres, comme dans le domaine de l'animation nippone telles les séries Manga Nihon Mukashibanashi ou Dragon Ball...).

Cela n'est certes pas une adaptation inoubliable de par son scénario quelque peu simplifié et devant faire abstraction de nombreux chapitres du roman, mais elle propose tout de même une animation somme toute honnête pour un tel format. Les personnages eux, quoique de facture assez classique par rapport à la production télévisée étasunienne d'alors, avaient tout de même une certaine épaisseur physique leur conférant un attrait suffisant et réaliste dans le cadre de cette série. A cet égard, ils furent créés par Paul Coker Jr., artiste spécialisé dans l'illustration et le dessin humoristique à caractère satirique comme il en produisit pour de nombreuses revues, tel le célèbre magazine MAD. Il deviendra de même fort célèbre dans le domaine de l'animation pour Rankin / Bass Production qui produisait ce 20.000 Leagues under the Sea, devenant l'un des artistes phares de ce studio. Il sera ainsi le character designer de nombreux personnages, que cela soit dans le domaine de l'animation par le dessin, ou en volume en stop-motion avec, pour la plupart, la création de protagonistes aux traits non réalistes mais d'aspect cartoon, tel son célèbre Frosty the Snowman né en 1969.
Quant à la direction artistique (évoquée dans la seconde partie de cet article), elle était appréciable sur de nombreuses scènes sous-marines, et notamment de par certaines idées, comme au tout début du métrage, le temps de quelques secondes, avec l'exposition de dessins inanimés et évocateurs du mystérieux phénomène marin, cela juste après le générique, précédé lui-même d'une scène où un navire est victime du Nautilus.


Studio Topcraft

La particularité de cette adaptation américaine était qu'elle était réalisée en coproduction avec le studio japonais Topcraft. Caractéristique qui n'était toutefois pas nouvelle, les coproductions américano-japonaises de dessins animés ayant débuté au milieu des années 60 avec notamment la série Tom Thumb / 001/7 Oyayubi Tom (couplée à la série King Kong Show) produite en 1967 par Rankin & Bass, et où le grand Mori Yasuji (1925-1992) fut notamment directeur de l'animation, ou encore avec Johnny Cypher (1968-69) pour laquelle participa l'immense décorateur et directeur artistique Mukuo Takamura (1938-1992). C'est ainsi que dans cette continuité, le studio japonais fraichement créé en février 1972 par Hara Toru participera de suite à ce 20000 Leagues Under the Sea, et cela en parrallèle avec une autre production de Rankin & Bass, la série Kid Power (15 épisodes, à partir de septembre 1972).
Concernant Hara Toru, il avait précédemment travaillé à la Tôei auprès de son ami Miyazaki Hayao, notamment sur le film Hols prince du soleil (1968), ainsi que sur les séries Himitsu no Akko-chan (1969-70) et Sarutobi Ec-chan (1971-72). Il retrouvera Miyazaki en 1984, celui-ci réalisant son long-métrage Nausicaä au sein de la structure de Topcraft. Hara Toru deviendra peu après le premier président du studio Ghibli fondé sur les bases de sa propre structure.

Peu après 20000 Leagues Under the Sea, le studio américain produit deux autres spéciaux pour la télévision dont il confie de suite une partie de la conception aux animateurs de Topcraft. Il s'agissait pour le premier de Willie Mays and Hey-Say Kid, un spécial de 60 minutes diffusé une semaine après l'aventure vernienne, le 14 octobre 1972, dans la programmation The ABC Superstar Movie, spécial rendant hommage au célèbre joueur de baseball dont l'année de diffusion du dessin animé précédait de quelques mois la fin de carrière professionnelle du joueur, et pour le second de Tom Sawyer issu à nouveau de la série Festival of Family Classics, épisode diffusé le 25 février 1973. Topcraft participera encore pendant cette décennie à quelques autres productions de Rankin & Bass, tout en œuvrant sur quelques épisodes de la série Mazinger Z (1972-74), ainsi que pour le studio Eiken ou la Tatsunoko, notamment sur la célèbre série Kagaku Ninja-tai Gatchaman (1972-74), ou encore sur les séries Barbapapa (1974) et Docteur Snuggles (1980). On notera que deux ans après la production de ce 20000 Leagues Under the Sea, Topcraft produira le film pilote 20000 Leagues Under the Sea 2 / Shin Niman Kaitei Miles prévu comme une suite à l'oeuvre présentée en cet article, mais qui ne sera jamais réalisée.

Parmi les membres du staff japonais ayant officié à cette adaptation, nous soulignerons la présence de Tsuguyuki Kubo [窪詔之] au poste de directeur de l'animation. Tout comme Hara et la majeur partie du studio Topcraft, il avait oeuvré dans les années 60 pour Tôei où il dirigea l'animation sur de très belles séries comme Rainbow Sentai Robin (1966-67, épisodes 16, 17, 20, 22, 26, 27, 28, 30, 32, 33, 36, 42, et 48) ou Cyborg 009 (1968, épisodes 7, 17, 20, 21 et 25). On notera à cette époque sa participation à la série Johnny Cypher in Dimension Zero (USA 1967-68, Japon 1968-69, produite par Joe Oriolo le créateur de Casper le petit fantôme) dont le 110ème épisode était titré 20000 dangers under the sea. Il travaillera pratiquement sur l'ensemble des coproductions Topcraft / Rankin & Bass.
Du coté de l'animation officia également Shiraume Susumu [白梅進] qui s'illustra sur nombre de séries pour les plus jeunes comme Maya l'abeille (1975-76), Boumbo (1985-86), Raconte moi une histoire (1987-88) ou encore Alfred J. Kwak (1989-90). Pour Topcraft, on le retrouve sur Frosty's winter wonderland (1976) et Le vol des dragons (1982).
On présentera encore à la direction technique Kaburagi Tokiji [蕪木登喜司] qui fut présent sur des séries comme UFO Robot Grendizer (Goldorak, 1975-77) ou Uchû Kaizoku Captain Harlock (Albator, le pirate de l'espace, 1978-79). L'accompagnait ici à ce poste Yamada Katsuhisa [山田勝久] (Gatchaman, Mospedea), qui pour Rankin & Bass dirigera l'animation sur The Hobbit (1977) et Le Retour du Roi (1980, adaptations de l'oeuvre de Tolkien à ne pas confondre avec le film de Ralph Bakshi datant de 1978), et co-réalisera La Dernière Licorne (1982).

En ce qui concerne encore le studio américain, si l'on se base sur la grande productivité de Rankin & Bass, on remarquera qu'un nombre assez peu élevé de leurs œuvres ont été diffusées en France. On notera toutefois quelques succès des plus importants sur notre territoire avec leurs productions animées télévisées tels The Jackson Five Show (1971), The Osmonds (1972), Cosmocats (1983-85), Silverhawks (1986), The Comic Strip (1987), mais également une diffusion française des long-métrages La Dernière Licorne et Le Vol des Dragons, avec à nouveau, pour ces deux productions datant de 1982, la collaboration du studio japonais Topcraft.

Ce n'était pas la première fois que le studio Rankin Bass Productions travaillait en collaboration avec des artistes japonais, comme cité plus haut à partir de 1967 dans le cadre des dessins animés. Aussi, bien avant, depuis une décennie déjà, Arthur Rankin Jr et Jules Bass avaient produit de nombreuses oeuvres animées en stop motion pour le public américain, dont la conception et l'animation étaient réalisées au Japon. Tout commença en 1958, deux ans après la réalisation du court-métrage japonais Chibikuro Sambo no tora taiji / La chasse au tigre de Sambo le petit noir (d'après l'oeuvre pour la jeunesse d'Helen Bannerman) qui se verra récompenser au premier Festival International du Film de Vancouver. Arthur Rankin Jr découvre ce film à cette occasion et l'appréciera tellement qu'il contactera peu de temps après son réalisateur Mochinaga Tadahito (1919-1999, le père de l'animation en stop motion au Japon). Ainsi, il lui demandera de collaborer à divers projets de sa maison de distribution – Videocraft International – qu'il venait alors de créer avec Jules Bass. Acceptant cette proposition, Mochinaga Tadahito concevra à cet effet le Studio MOM qui sous-traitera les productions américaines. Dans le monde de l'animation, cette coproduction américano-japonaise était une première. Pour Mochinaga Tadahito, cela allait dans le sens de ses travaux qu'il avait réalisé en Chine, entre 1945 et 1952. C'est donc à partir de 1960 que le Studio MOM, fort de ses 130 employés, dont certains étaient issus de la Geijutsu Eiga-sha, reçoit des Etats-Unis les manuscrits ainsi que les voix et les différentes ambiances enregistrées de la série Les nouvelles aventures de Pinocchio (Pinokio no boken, 130 épisodes de 5 min.). Mochinaga et ses animateurs auront ainsi la charge de fabriquer et d'animer les marionnettes de ce programme. Cette série, où officiera sur quelques épisodes Okamoto Tadanari qui deviendra à l'instar de Kawamoto Kihachirô (1925-2010, plusieurs fois invité en France et élève de Mochinaga dans les années 50) un des grands artistes de l'animation en volume, sera diffusée au Japon deux ans plus tard, de décembre 1963 à mars 1964, couplée à la série du petit indien en pâte à modeler Ciscorn Ôji (Prince Ciscorn), programme faisant la promotion de l'arrivée des corn flakes dans l'archipel via la firme Nissin Cisco. Mochinaga modifiera quelque peu son nom, apparaissant dans les crédits américains de ces productions en tant que Tad Mochinaga, et responsable du procédé Animagic ainsi nommé par les producteurs. De la sorte, Mochinaga oeuvrera pour le jeune public américain sur des films ou téléfilms en volume comme Willy McBean and his Magic Machine (1963), Rudolph, the red-nosed reinder (1964), The Daydreamer (Andersen's Fairy Tales, 1966), Ballad of Smokey the Bear (1966), et Mad Monster Party (1967), une oeuvre qui influencera un certain Tim Burton, et qui sera adaptée en dessin animé en 1972 avec le studio Mushi. On notera par ailleurs que les musiques des oeuvres précitées, à l'exception de la première, furent composées par Maury Laws qui signa la partition de ce 20000 Leagues Under the Sea et de bien d'autres oeuvres de Rankin & Bass. Le studio créé par Mochinaga prolongera cette prolifique collaboration de The Little Drummer Boy (1968) à The Life and Adventure of Santa Claus (1985).


Article écrit en juin 2007, revu et considérablement augmenté en décembre 2010.

Jacques Romero, 12/2010

Remerciement à Uchû Senshi Edomondo, traducteur de manga pour les éditions Kana et créateur de l'encyclopédie Animemorial, pour avoir mis à notre connaissance quelques noms parmi les membres du staff japonais ayant officié sur cette oeuvre.

Site Web présentant l'Histoire des studios Topcraft et Ghibli site Topcraft / Studio Ghibli The Complete History.

Images © A Rankin/Bass Production, A Division of Tomorrow Entertainment, Inc. / Videocraft International, Ltd.


Galerie

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