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A propos de cette œuvreQuelques années après avoir écrit et dessiné une adaptation de L’Île au trésor de Robert Louis Stevenson, Sandrine Gambart-Etienne repart à nouveau sur les mers, illustrant un texte signé par Virginie Hanna, celle-ci reprenant à cette occasion la fabuleuse aventure du capitaine Nemo et de son Nautilus. Mais il est toujours délicat de faire d’un grand texte, une version plus réduite, ne reprenant que les moments phares de l’œuvre, surtout pour un tel roman maintes fois adapté. Toutefois, la cible a qui s’adresse cette aventure, des enfants ayant entre 6 et 9 ans environ, a eu peu l‘occasion de découvrir cette œuvre, les adaptations de Vingt mille lieues sous les mers pour un très jeune lectorat étant bien plus rares. Ainsi, le récit est ici agréablement transposé et dilué au travers d’un texte comprenant quelques 6000 caractères. Cet exercice peut être plus contraignant que créatif, mais Virginie Hanna a su néanmoins synthétiser le long texte en une petite histoire qui, alliée aux illustrations très colorées de Sandrine Gambart-Etienne, ravira les très jeunes lecteurs.Sandrine Gambart-Etienne a étudié le dessin à l’Académie de Bruxelles et l’animation 3D à Valenciennes, à Supinfocom où elle réalisa, lors de son parcourt, le court-métrage Karma avec Mathilde Fabry (L’inventaire fantôme, Gift, Grabouillon). Son style très vivifiant, tant au niveau de son graphisme que des couleurs appliquées sur des formes anguleuses, donne dans le cas présent, une aventure sous-marine tout autant colorée que les divers tableaux qui y sont exposés. Si cette grande aventure du capitaine Nemo donne faim aux petits lecteurs, ceux-ci pourront éventuellement reprendre des forces dans les assiettes que la dessinatrice illustre également de ses dessins, celle-ci maitrisant avec finesse l’art de la peinture pour porcelaine. D’ailleurs, l’un de ses derniers projets y est un peu lié, puisqu’elle illustre une fable potagère avec l’album jeunesse Petits pois et grand haricot (Editions Anna Chanel) écrit par le parolier Christos alias le musicien bassiste Christophe Ortiz. Cet ouvrage sortira vers septembre 2009, où un peu plus tard... Cet album est une très belle occasion de présenter, et de faire connaître aux jeunes moussaillons, les aventures sous-marines mises en perspective par Jules Verne, avant que d’aborder un peu plus tard, un océan de mots avec le roman original. Jacques Romero, 06/2009 ~ Interview ~Entretien avec Sandrine Gambart-Etienne, décembre 2009Dans la scène montrant les hommes du capitaine Nemo faisant prisonniers le professeur Aronnax et ses deux compagnons, ces derniers sont sur le dos du Nautilus, et les sous-mariniers sont au sortir du Massif du submersible. Toutefois, on a l'impression que l'ensemble de l'action se passe sous la mer, puisque l'on y voit des poissons, et que des trois naufragés sortent des bulles d'air de leur bouche. Mais on peut également penser à raison que le sous-marin est à la surface. Pourquoi avoir ainsi concentré ces deux aspects ? J'ai souhaité que la scène se déroule dans les profondeurs sous-marines. En effet, le choc provoqué par la "bête" a fait chavirer les trois protagonistes et par conséquent, on peut dire que leur capture se passe sous l'eau et non à l'extérieur. C'est intéressant de voir les diverses interprétations qu'une image procure. Les hommes du capitaine ont un drôle de petit chapeau sur leur tête. Un peu comme ceux que l'on peut voir dans certains pays d'Afrique du Nord (Tunisie, Maroc). D'ailleurs leur tunique rouge ressemble un peu à un djellaba. Quel en est l'origine ? Et pourquoi un tel choix ? Vous avez effectivement raison, les habits et chapeaux des hommes de Nemo nous donnent l'impression qu'ils viennent de Tunisie. Nemo étant un prince indien, j'ai souhaité tout simplement apporter un mélange de culture : Aronnax et Conseil deux français, Ned Land un canadien, le capitaine Farragut à la nationalité plutôt vague, alors j'ai considéré qu'il était américain puisqu'il est le capitaine de la frégate américaine, Nemo un indien et ses hommes des tunisiens. L'adaptation d'un texte et l'image permettent à mon sens d'amener d'autres éléments. De même, mais cela est un avis totalement subjectif, le couvre-chef du capitaine Nemo ressemble à celui d'un cuisinier Je pense que le chapeau de Nemo ne ressemble pas vraiment à la toque d'un chef, mais qu'il se rapproche plus de celui d'un commandant de navire (dont la courbe serait un peu exagérée), avec un mélange de coiffe indienne. Je fais référence à ces coiffes en taffetas ayant une forme "boule" ornées d'une pierre de couleur [NDLR : ce qui fait ainsi écho aux origines indiennes du capitaine Nemo]. Quand le capitaine Nemo montre à ses invités, ses diverses collections, vous avez illustré cela en une seule image, celle d'un tableau pouvant évoquer par sa forme quelque peu abstraite de multiples émotions. Avez-vous voulu signifier autre chose ? On a l'impression de voir se dessiner dans les couleurs étalées, une île... C'était pour moi le passage le plus difficile à illustrer. En effet, ce paragraphe est le plus long du livre concentrant beaucoup d'éléments et de détails. Il fallait que je me tienne à une seule double page car en illustration nous avons un nombre bien précis d'images à respecter. J'ai donc fait le choix d'un tableau subjectif (influence de Turner) afin que l'on puisse y retrouver d'autres éléments du paragraphe : île mystérieuse ou animal étrange, et ainsi permettre au lecteur de faire voguer son imagination au rythme de cette toile et des émotions qu'elle laisse échapper. Pendant l'attaque des poulpes, on peut lire dans le texte de Virginie Hanna qu'un marin dévisse les boulons du panneau d'ouverture. Dans le même temps, on peut voir votre illustration avec les tentacules des poulpes pénétrant dans le Nautilus. Ce qui est amusant, c'est de voir sur les multiples bras des céphalopodes, les ventouses ayant quelque peu la forme de boulons, plus précisément d'écrous ou de vis à tête hexagonale. Était-ce pour faire un certain écho au texte ? C'est une interprétation plutôt amusante et inattendue, des ventouses... comment dirais-je... "boulonnifiée". Même mon imagination fertile n'avait pas été jusque là. Il vaut mieux mettre en avant cette idée plutôt que de dire qu'il s'agit d'une coïncidence de par mon style mélangeant les formes anguleuses et arrondies. Cela a plus de charme ! On ne voit jamais le Nautilus en son entier, hormis un peu de sa surface et les intérieurs. C'était un choix délibéré pour garder un peu de mystère ? Si le texte le permet, mieux vaut laisser planer le mystère plutôt que de tout dévoiler. C'est un peu le même schéma pour le poulpe géant que l'on devine sur la couverture, à travers les hublots ou pendant l'attaque. Dans l'ensemble, cet exercice artistique est identique à celui que vous avez réalisé sur L'île au Trésor. C'est à dire que vous avez créé un univers graphique déjà maintes fois représenté. En cela, est-ce différent des oeuvres totalement originales sur lesquelles vous travaillez la plupart du temps? Réadapter un grand classique, c'est en effet un exercice identique à celui fait en 2004 pour L'île au trésor mais avec pour ma part une certaine évolution dans les traits des personnages et les choix des cadrages. Mme Sandrine Gambart-Etienne, nous vous remercions encore de nous avoir accordé ce petit entretien. 2009-12-08 Galerie![]()
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