pièce de théâtre

Vinte Mil Léguas Submarinas (Marcos Malafaia, 2007)


Vinte Mil Léguas Submarinas (Marcos Malafaia, 2007)
titre original :Vinte Mil Léguas Submarinas
type :théatre de marionnettes, 70 minutes
année :2007
pays :Brésil
mise en scène :Marcos Malafaia
musiques :Erik Satie, Claude Debussy, Maurice Ravel...
direction artistique :Beatriz Apocalypse (scénographie), Ulisses Tavares (animation)
interprètes :Arildo Barros, Eduardo Moreira, Paulo André, Júlio Cesar Maciel
producteur :Giramundo Teatro de Bonecos
site web :http://www.giramundo.org/


A propos de cette œuvre


Poème d’introduction

Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets:
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, ô frères implacables!

Les Fleurs du Mal, L’Homme et la Mer, Charles Baudelaire



Adaptation respectueuse créée en 2007, cette pièce de théâtre de marionnettes fut à nouveau mise sur les planches du SESC Pompéia, à São Paulo, les 8, 9, 15, 16 et 17 avril 2009. Deux représentations furent ainsi données chaque jour. A cette occasion, de nouvelles marionnettes furent conçues, de même que furent utilisées de nouvelles techniques faisant appel à l’électronique, notamment pour la locomotion de certaines créatures sous-marines. A cet égard, si la compagnie Giramundo est très attachée au théâtre de poupées traditionnelles, elle sait faire évoluer son art avec les techniques de son temps, maitrisant et jouant merveilleusement avec les inventions des marionnettistes-concepteurs et conceptrices. Parmi les originalités de la faune marine, on pouvait voir divers poissons dont la lumière était émise par un système électrique à l’intérieur de la marionnette, une araignée géante dont la structure de fer était activée de l’intérieur, cela avec la marionnettiste Beatriz Apocalypse jouant d‘un pédalier, celui-ci donnant la mobilité aux huit pattes de l‘arthropode, ou encore plus simplement quelques tortues ou requins flottant au dessus de la scène.
Lors de ces nouvelles représentations, un écran fut également utilisé pour projeter quelques métrages d’animation dont l’inspiration de la forme, notamment avec la technique du stop-motion pour l’introduction, rappelait quelque peu la poésie graphique des créations des frères Quay. Le cuirassé Potemkine de Sergueï Eisenstein inspira également certaines images, comme celles de la l'Abraham-Lincoln, frégate sur laquelle embarquèrent le professeur Aronnax et son domestique Conseil.

Les musiques, qui composaient avec l’élément marin, étaient toutes issues du répertoire classique. Ainsi, au gré de l’aventure du capitaine Nemo et de ses trois ‘‘invités’’, se faisait entendre la Gnossienne n°3 d’Erik Satie, Jeux de vagues de Claude Debussy, Pavane pour une infante défunte et le levé du jour de Daphnis et Chloé de Maurice Ravel, la 5ème Symphonie de Shostakovitch, ou encore Le sacre du printemps et L’oiseau de feu de Stravinsky. On soulignera également la présence de la Toccata et Fugue en Ré mineur BWV 565 de Johann Sebastian Bach, célèbre composition qui fut utilisée en son temps dans l‘adaptation disneyenne de Vingt mille lieues sous les mers (avec James Mason aux claviers), une décennie après le superbe segment qu’elle animait dans Fantasia, du même Disney. Les musiques, ainsi très présentes dans ce Vinte Mil Léguas Submarinas, participaient à l’action, complétant l’élément scénaristique et les dialogues, et faisant de ce spectacle un véritable ballet aquatique.

Fondée en 1970-71, la compagnie Giramundo (qui peut se traduire par Le monde qui tourne), outre la conception d’une trentaine de pièces à son actif, œuvre également à faire découvrir l’art qu’elle pratique. Cela, au travers de son Musée, mais également de par de nombreuses activités, ateliers, ainsi qu’enseignements professionnels. Le metteur en scène Marcos Malafaia, qui est également l’auteur de cette pièce, conçoit en partie ses créations dans une double optique : celle courante, dixit l‘artiste, qui voudrait que le théâtre de marionnettes s’adresse avant tout aux enfants, alors que la tradition anthropologique du théâtre de poupées est liée à des rituels et des cérémonies issus de l’univers adulte. La marionnette peut en quelque sorte être perçue avec des pensées abstraites, de celle qui naissent quand l’homme pose son regard sur toutes représentations d’êtres imaginaires, avec également une dimension à la fois mystique et mythologique.

Nous vous invitons à visiter le site de la compagnie Giramundo y présentant toutes ses créations (voir lien plus haut). Vous trouverez notamment, sur la page de Vinte Mil Léguas Submarinas, deux extraits de films d’animation ayant été diffusés lors du spectacle, ainsi que deux reportages / interviews de la télévision brésilienne (avec Marcos Malafaia et Beatriz Apocalypse) dans la section blog du site.

Programme complet de Vinte Mil Léguas Submarinas. Vous y trouverez également un texte de Marcos Malafaia évoquant avec poésie l‘univers du roman sous-marin, ainsi que la liste intégrale des pièces musicales accompagnant cette œuvre théâtrale.

Jacques Romero, 05/2009

Les images de la galerie sont © 2008 Giramundo Teatro de Bonecos


Galerie

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