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Josie and the Pussycats: The Nemo’s A No No Affair (Joseph Barbera, William Hanna, 1970)


Josie and the Pussycats: The Nemo’s A No No Affair (Joseph Barbera, William Hanna, 1970)
titre original :Josie and the Pussycats: The Nemo’s A No No Affair
type :série TV (animation)
année :1970
pays :États-Unis
réalisation :Joseph Barbera, William Hanna
scénario / adaptation :Larz Bourne, Tom Dagenais, Bill Lutz
musiques :Ted Nichols, Hoyt S. Curtin
direction artistique :Iwao Takamoto
producteur :Hanna-Barbera Productions, Radio Comics, CBS


A propos de cette œuvre

Cette série, des célèbres Joseph Barbera et William Hanna (Tom et Jerry), n’est en aucun cas une adaptation de Vingt mille lieues sous mers ou de L’île mystérieuse. Cependant, et c’est pourquoi nous l’évoquons, le premier épisode qui en fut produit, intègre dans son scénario, le personnage du capitaine Nemo. Intitulé The Nemo’s A No-No Affair (diffusé le 12 septembre 1970 sur CBS, aux Etats-Unis), cet épisode présentait tout d’abord le trio de musiciennes et leurs amis qui, tout au long de la série, allaient vivre des aventures périlleuses. Celles-ci étaient construites sur un schéma similaire à celles de la série Scoubidou (Scooby-Doo, 1969) créée quelques mois plus tôt par le même studio. On y retrouvait un groupe de jeunes gens dont certains character design avaient également quelques correspondances avec ceux de Scoubidou. De même, ces personnages étaient aussi accompagnés d’un animal. Celui-ci, dénommé Sebastian the cat, y déployait un rire qui rappelait celui du chien Diabolo (Muttley), bien connu également des spectateurs des productions Hanna & Barbera, pour le duo qu’il partageait avec Satanas (Dastardly) dans les séries Les fous du volant (Wacky Race, 1968), L’escadrille infernale (Dastardly and Muttley in Their Flying Machines, 1969), et Diabolo le magnifique (Magnificent Muttley, 1969). Pour cause de cela, Sebastian était doublé vocalement par Donald "Don" Messick (1926-1997) qui fut la voix de Diabolo, mais aussi de Scoubidou, et de bien d’autres personnages issus des productions Hanna & Barbera.

La série Josie and the Pussycats fut créée suite au succès de The Archie Show (1968-69), du tout jeune studio concurrent Filmation. Cette autre série mettait pareillement en scène un groupe de musiciens dont les compositions, qui furent alors écrites, eurent un grand succès. Comme celle-ci, il s’agissait d’utiliser des personnages provenant des bandes dessinées des éditions Archie Comics, où les protagonistes principaux étaient tous des adolescents. Ceux de Josie and the Pussycats furent ainsi conçus à partir de 1958 par Dan DeCarlo (1919-2001, créateur de Sabrina, l’apprentie sorcière dont nous avons eu connaissance en France via l’adaptation télévisée), et la publication de leurs aventures s’étala de 1963 à 1982.
Pour la petite histoire, Josie fut ainsi nommée par Dan DeCarlo, tout simplement car il s’agissait du prénom de son épouse française, Josie Dumont. Ils se rencontrèrent pendant la Seconde Guerre mondiale, en Belgique, peu de temps après la fin de la Bataille des Ardennes. On soulignera encore que sur ce support, la création d’un personnage afro-américain, parmi les protagonistes principaux, était alors très rare à la fin des années 50. Mais les bandes dessinées, au début de la décennie suivante, commenceront à introduire un peu plus de tels caractères sur leurs pages. Ainsi, suite à une première expérience de ce genre avec le batteur du groupe pop des Hardy Boys (Filmation, 1969-70), dessin animé qui surfait sur le succès du Archie Show, et qui influera également comme celui-ci sur la mise en œuvre de Josie and the Pussycats, Hanna & Barbera firent de même en choisissant d’adapter le travail de Dan DeCarlo. Les personnages afro-américains seront alors plus présents dans ce genre de programme, allant même jusqu’à être les héros de séries, telle celle pour Hanna & Barbera avec The Harlem Globe Trotters (1970-72), ou pour Rankin & Bass, avec The Jackson 5ive (1971-72).

Ainsi, dans ce premier épisode, le personnage jouant les méchants de service est le capitaine Nemo, ou pour être plus exact, le petit fils de celui-ci ayant emprunté à son aïeul, nom et identité. Son visage est clairement menaçant, tout autant que son Nautilus ressemblant à un monstre marin aux yeux rouges. Avec son submersible, il coulera le navire sur lequel ont embarqué Josie et ses amis. A cet égard, ce Nemo dirige son sous-marin avec son orgue dont, entre quelques notes se faisant entendre, il peut utiliser des fonctionnalités mécaniques et destructrices comme l’éperon se situant à sa proue. Ainsi, nos héros se retrouveront naufragés, tentant de rejoindre une terre à bord d’une barque de sauvetage. Mais alors qu’ils rament, la petite embarcation se retrouve soulevée par un étrange objet : le Nautilus du capitaine Nemo. Ils seront emmenés auprès du maître des lieux qui les fera prisonniers, puis les abandonnera aux fonds de l’océan dans des cellules de verre. Ils devront d’être sauvé grâce à leur compagnon, Sebastian le chat. Celui-ci était resté à bord du Nautilus pour avoir montré sa prétendue docilité au capitaine. Ainsi, après avoir subtilisé les clés des cages de verre, il quittera le submersible pour sauver ses amis. Ils trouveront refuge sur une île ‘‘mystérieuse’’ où ils ne tarderont pas à découvrir la base secrète du capitaine Nemo. Ils tenteront alors de mettre fin à ses sinistres agissements. La dernière partie de l’épisode se termine par une course poursuite débridée, comme ce sera le cas pour les autres aventures de la série. Cette scène permettait, tout au long de son déroulement, d’écouter une chanson pop rock du trio félin, dynamisant de la sorte l’action qui y était mise en scène. Comme tout bon personnage négatif, le capitaine Nemo était alors arrêté, fait prisonnier et remis aux autorités.

Si la présence d’un tel article, sur une telle œuvre, ne semble pas excessivement indispensable dans le cadre de ce site, comme quelques autres références s’y trouvant, il a toutefois, comme celles-ci, son importance. En effet, même si l’utilisation du personnage vernien y est employée de manière très simple et caricaturale, dans un cadre bien défini, la série visant avant tout les jeunes téléspectateurs, cela montre encore une fois la popularité du roman Vingt mille lieues sous les mers, et du statut légendaire que son personnage principal a acquit. De ce fait, même s’il ne s’agit pas d’une adaptation ou d’une œuvre proposant une alternative scénaristique intéressante, nous nous devions toutefois de la rapporter en nos lignes, et d’en présenter quelque peu le contexte.

Jacques Romero, 01/2009

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