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 | The Mysterious Island (Jules Verne, 1918) |
 | | titre original : | The Mysterious Island | | type : | roman | | année : | 1918 | | pays : | États-Unis | | auteur : | Jules Verne | | illustrations : | Newell Convers Wyeth | | éditeur : | Charles Scribner’s Sons | | collection : | Scribner’s Illustrated Classics |
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Dans des Etats-Unis d’Amérique qui, en l’absence d’une longue Histoire, se cherchaient une certaine identité iconographique marquante, Newell Convers Wyeth (1882-1945) fut en quelque sorte l’un des apôtres de cette prospection. Donnant la parole à ses peintures ayant une dimension mythologique dans leur représentation, il imprégnait dans les consciences, une certaine temporalité de ses visions. Malgré sa jeunesse, et désireuse de s’imposer de puissants symboles, cette nation produisait consciemment et inversement ses propres mythes. Newell Convers Wyeth s’inscrivait ainsi comme l’un des représentants dessinant cette Amérique aux yeux du monde, tels les artistes qui le précédèrent comme Karl Bodmer, George Catlin, ou encore Howard Pyle dont il fut l’élève.
C’est ainsi que le peintre illustra quelques centaines d’ouvrages liés aux grands classiques de la littérature, touchant à la fois à la jeunesse et aux adultes. L’aventure sera le thème majeur de ces romans. Parmi ceux-ci, on peut citer chez Scribner’s : Le dernier des Mohicans de Fenimore Cooper, La compagnie blanche d’Arthur Conan Doyle, ou L’île au trésor et La flèche noire de Robert Louis Stevenson. Il travaillera également pour d’autres éditeurs, illustrant Robinson Crusoé de Daniel Defoe, le Robin des Bois de Paul Creswick, ou Rip Van Wickle de Washington Irving. Outre The Mysterious Island / L’île mystérieuse éditée par Scribner’s, N. C. Wyeth illustrera également une autre oeuvre de Jules Verne : Michael Strogoff / Michel Strogoff.
Pour l’ouvrage qui nous concerne ici, les peintures à l’huile de Newell Convers Wyeth offrent des couleurs argileuses imprégnant légèrement les personnages, faisant de ceux-ci des éléments indissociables de l’île. Taillés sur une forte charpente, ils imposent leur physique face aux mystères qui les entourent, à l’instar de leurs aptitudes intellectuelles dans le récit. Le capitaine Nemo, qui dans ce dernier se meurt, semble être sur la toile, malgré ses forces amoindries, doté d’une certaine puissance. Au contraire de Jules Descartes Férat, Wyeth octroie encore à ce personnage, une imposante stature indubitablement liée à son aura. De même, alors que l’illustrateur français dessine essentiellement les protagonistes du roman dans des plans larges, l’américain utilise aussi le plan moyen, ou celui rapproché dans le cas du capitaine Nemo.
Au moment où ces quelques lignes sont écrites, est publié, pour la première fois dans l’hexagone, un livre entièrement dédié à N. C. Wyeth (quelques mois après celui sur son fils Andrew Wyeth, également peintre, et écrit par Patrick Cloux). Cet ouvrage, N. C. Wyeth, l’esprit d’aventure, on le doit à l’écrivain breton Michel Le Bris, l’un des plus éminents spécialistes de Robert Louis Stevenson. Il y peint le portrait de l’artiste sous l’aspect biographique, mais aussi comme un voyage qu’il a entreprit, de sa première rencontre avec une Ile au trésor illustrée par Wyeth, jusqu’à son propre parcourt pour découvrir l’œuvre du peintre.
Jacques Romero, 11/2008
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