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L'Île Mystérieuse (Pierre Badel, 1963)


L'Île Mystérieuse (Pierre Badel, 1963)
titre original :L'Île Mystérieuse
type :téléfilm, 65 et 55 min (2 épisodes)
année :1963
pays :France
réalisation :Pierre Badel
scénario / adaptation :Claude Santelli
musiques :Hubert d’Auriol
interprètes :Michel Etcheverry, Jacques Grello, Armand Meffre, Ibrahim Seck, Philippe Coussonneau, Georges Géret
producteur :Claude Santelli
studio :ORTF


A propos de cette œuvre

Cette adaptation en deux parties fut réalisée dans le cadre du Théâtre de la Jeunesse. C’était la première fois depuis sa création, trois ans plus tôt, que ce programme présentait une œuvre de Jules Verne. Claude Santelli, le créateur et producteur, qui signa le scénario d’après le roman, avait depuis les débuts de cette programmation, le désir de mettre à l’écran un des voyages extraordinaires du romancier. Mais il dut pour cela obtenir les droits d’adaptations qui étaient alors, pour quasiment l’ensemble de l’œuvre vernienne, détenus par les studios hollywoodiens. La première partie, titrée Les Naufragés, fut diffusée le dimanche 28 avril 1963 à 18h50 (le magazine Télérama en fit sa couverture, oubliant un n au nom du jeune Philippe, et lui consacra un article), puis la seconde, Le Secret de l'Île, la semaine suivante, le dimanche 5 mai 1963. Le roman de Jules Verne était ainsi transposé très fidèlement, avec une mise en scène et des dialogues des plus soignés. Comme la précédente adaptation russe Tainstvennyy ostrov http://mobilis.in.mobile.free.fr/oeuvres/fiche.php?id=58 (1941, B.M. Chelintsev, Eduard Pentslin), et comme le fera également Claude Allix http://mobilis.in.mobile.free.fr/oeuvres/fiche.php?id=57 en 2001, pour gagner un peu de temps sur le métrage, le personnage de Ayrton interprété par Georges Géret (1924-1996, qui quelques semaines plus tard obtenait l’un de ses premiers grands rôles au cinéma, se faisant jardinier assassin dans Le journal d’une femme de chambre de Luis Buñuel) sera directement présent sur l’île Abraham Lincoln, dans les marécages du Far West, et non plus sur l’île Tabor. Ce genre de raccourci est inhérent à toute adaptation, et l’on verra encore le combat avec les pirates quelque peu abrégé, ceux-ci disparaissant totalement avec le navire lors de sa destruction par le capitaine Nemo. Cela n’évitant pas toutefois et fort logiquement la blessure du jeune Harbert, alors qu’il attendait le retour d’Ayrton, celui-ci ayant tenté de faire couler l’embarcation au pavillon noir. De même, Claude Santelli, si ce n’est de par les décors et quelques paroles, évoquera peu les divers travaux auxquels seront confrontés les naufragés, préférant mettre en avant l’humanisme de l’œuvre et les relations entre les personnages. A cet égard, sans ôter de sa qualité graphique et de la prestance des acteurs, cette œuvre reposant plus sur l’écriture et les dialogues que sur le visuel, pourrait se rapprocher d’un feuilleton radiophonique (Les pièces sonores demandent cependant autant de présence physique au comédien).

Deux axes principaux régissent cette Ile mystérieuse dans sa conception : le tournage en studio et le tournage en extérieur. A cette époque, la plupart des fictions françaises étaient retransmises et filmées en direct, en studio, ce qui apportait une certaine substance théâtreuse, en plus du style du jeu des acteurs qui, pour la plupart, faisaient partie de cet univers artistique. Cet aspect théâtral était toutefois accompagné par celui du cinéma et de ses techniques, car plusieurs caméras étaient disposées à différents endroits sur le plateau, offrant ainsi une mise en scène plus riche. Si ce tournage se déroulait ainsi en direct, les scènes en extérieurs, tournées en Corse dans le Golfe de Porto, furent bien évidemment et préalablement enregistrées, cela quelques semaines plus tôt, en plein hiver. Pour Claude Santelli, originaire de l’île méditerranéenne, bien que né à Metz, cette saison, en cet endroit, s’accordait assez bien avec les descriptions verniennes de l’île censée se située près de la Nouvelle-Zélande. De ce fait, si l’on remarque les différences qui en découlent, lorsque l’on passe d’un lieu de tournage à un autre, que cela soit au niveau des éclairages où de la sonorisation, ceci n’altère toutefois en rien la continuité de l’action et la qualité de la mise en scène. Les personnages étaient avant tout les principaux attraits de cette œuvre qui, si elle était tout aussi soignée dans ses décors, qu’ils soient naturels ou fabriqués, offraient ainsi un intérêt plus particulier envers les talents des artistes présents à l’écran.
On percevra lors des scènes de studio, et comme c’était parfois le cas dans ce genre de filmage en direct, quelques mouvements de caméras imprécis, ou la présence d’une perche de par son ombre, mais ceci étant de bien menus défauts difficilement évitables en direct, même avec une minutieuse préparation, et s’oubliant aussitôt face à la qualité de l’œuvre. Le bruitage, pour quelques effets, souffrira tout de même d’une certaine simplicité.
Cette aventure était soutenue par de délicieux dialogues écrits avec raffinements, portés par une interprétation des plus justes, d’où l’on sentait une certaine musicalité de la langue française, à défaut de véritables compositions musicales l’accompagnant, si ce n’est quelques menues portées, ici et là. Ce qui, une nouvelle fois, rapproche une partie de sa forme à celle du théâtre, autant que du cinéma, même si le réalisateur composait ses scènes, de l’image dans son ensemble, à la disposition des acteurs, en puisant dans la grammaire visuelle du 7ème art.

Telle une préface pour un livre, les quelques mots précédents cette adaptation, écrits et dits par Claude Santelli (1923-2001), sont déjà, avant que d’avoir visité l’île mystérieuse, une œuvre en soi. Ainsi, le scénariste et producteur ne se contente pas de faire acte de création, il accompagne celle-ci également, et l’a veut faire partager aux téléspectateurs, enfants ou adultes, avec un même langage, à la fois simple, mais dénué de tout infantilisme. La jeunesse à laquelle était destinée ce programme, dont le titre Le théâtre de la jeunesse est explicite, était également la jeunesse des adultes présente encore dans les mémoires et souvenirs de ces derniers, ou encore celle de l’esprit. Mais quelque soit cette jeunesse, elle était ici liée à l’univers de la littérature, et l’importance de sa découverte auprès du public juvénile. Il ne manquera pas de souligner que contrairement à une idée répandue alors, Jules Verne n’est pas qu’un auteur pour enfants, même si l’univers qu’il dessine prend parfois la route d’une certaine pédagogie éducative. Son texte est bien plus riche que cela. De même, il rappellera que l’écrivain pensait sincèrement que la science pouvait grandir l’Homme. Toutefois, il ajoutera que l’humanité est loin d’atteindre la sagesse que ce savoir devait lui octroyer, mentionnant certaines vagues dans le Pacifique, faisant sans doute référence aux multiples essais nucléaires américains ayant lieu alors, juste avant que la France n’effectue les siens en ces mêmes régions océaniques. A la diction des propos en préambule de Claude Santelli, on ressent véritablement le plaisir que ce dernier a à nous transmettre ses idées, et de même, à partager son émotion envers les œuvres qu’il présente, comme celle-ci, dont il dira qu’elle était ‘‘peut-être le plus pur roman de Jules Verne’’.

A propos de la distribution des naufragés, le choix des acteurs et l’attribution des rôles était on ne peux plus honnête. On notera la présence de Jacques Grello pour le rôle du journaliste optimiste et quelque peu amuseur, qui s’il était acteur, était bien plus célèbre alors en tant que joyeux chansonnier. Le comédien de théâtre, scénariste et écrivain, Armand Meffre, campait un Pencroff tout aussi sympathique http://www.chartreuse.org/Site/Cnes/RepertoireAuteurs/auteurs.php?ID_auteur=512. Le grand écran l’a peu mis en valeur, au contraire du petit où il oeuvra sur un grand nombre de téléfilms, ainsi que des séries. Ibrahim Seck, l’interprète de Nab, sera en ce qui le concerne très souvent cantonné à des rôles quelque peu stéréotypés, poursuivant sa carrière dans un registre comique, avec toutefois quelques exceptions comme Impressions d’Afrique de Jean-Christophe Averty, d’après l’œuvre de Raymond Roussel. Le jeune acteur Philippe Coussonneau, hormis un rôle six mois plus tard dans La case de l’oncle Tom pour ce même théâtre, ne renouvellera pas d’autres expériences dans ce domaine.

Quant à Michel Etcheverry (1919-1999), il jouait la même année dans le Mathias Sandorf de Georges Lampin, et fut deux ans plus tôt Don Quichotte pour ce même Théâtre de la jeunesse, cela sous la direction de Maurice Cravenne. Ce dernier le dirigera également en 1967 dans le rôle d’Ulysse dans La guerre de Troie n’aura pas lieu. Sa prestance et sa distinction, de même que son timbre de voix, lui permirent de jouer des rôles de personnages représentant une certaine autorité, comme c’était le cas pour Cyrus Smith (ici liée à son savoir scientifique), mais également parmi un grand nombre d’autres rôles, telle sa courte prestation du juge d’instruction au début du film Un témoin dans la ville d’Edouard Molinaro, et où il donnait la réplique à Jacques Monod et Jacques Berthier, ou encore en tant que président de la haute-cour de justice, quand il s’adresse à Yves Montant dans I ... comme Icare de Henri Verneuil. Il en est de même dans le doublage où il oeuvra également, comme en 1964, prêtant sa voix à Rafaël Rivelles (qui comme lui avait été Don Quichotte), interprétant le rôle du Cardinal dans Cyrano et d’Artagnan d’Abel Gance, pour qui il joua par ailleurs dix ans plus tôt le rôle d’Enguerrand de Marigny dans La Tour de Nesle.

Pour ce qui est du comédien interprétant le capitaine Nemo, un article lui est réservé à la suite de celui-ci. Pour vous y rendre, il vous suffit de cliquer sur le Nautile bleu en bas de cette présente page.


Pierre Badel

Pierre Badel (1928-), le réalisateur, commence à travailler au début des années 50 pour le cinéma, puis ensuite il oeuvre principalement pour la télévision, soit à l'écriture ou à la direction. On lui doit la mise en scène de nombreux téléfilms ayant marqué le petit écran, tel avec Jean Topart dans le rôle titre Nostradamus ou le prophète en son pays, cela dans la série du Tribunal de l'impossible (épisode qui fut diffusé alors que les pavés volaient), ainsi que plusieurs adaptations d'illustres auteurs comme Molière, Beaumarchais ou Alphonse Daudet.


Claude Santelli

Après une carrière dans le théâtre (qu’il retrouvera a quelque occasion), et entre autre, son travail de dialoguiste sur Bonjour Paris (1952), le deuxième long-métrage réalisé par Jean Image avec lequel il entretint une grande amitié, Claude Santelli (1923-2001) entre à la télévision en 1956, non pour y faire exclusivement de la télévision, mais pour y introduire justement l'univers dans lequel il baignait, à savoir le théâtre et la littérature. Sa première création notable fut l'adaptation en 1957 du célèbre livre scolaire sous la troisième République Le Tour de France par deux enfants http://pagesperso-orange.fr/demassieux/indexTDF.html qui avait déjà connu en 1923 une transposition au cinéma (cette série de 26 épisodes fut réalisée par William Magnin qui dirigeait alors le service jeunesse du petit écran). C'était un choix pour lui des plus logiques, car il fut professeur de français après la guerre, de 1949 à 1954. Il conçut ensuite l’émission littéraire Livre Mon Ami qui débuta en 1958, et fut produite jusqu'en 1968. Il s'agissait également d'un programme destiné à la jeunesse et plus particulièrement aux lecteurs juvéniles. Il créa également Le Théâtre pour la Jeunesse qui connut un grand succès de 1960 à 1967, notamment avec des adaptations telles Les Misérables de Victor Hugo (Cosette, Gavroche, Jean Valjean), Oliver Twist de Charles Dickens, Le capitaine Fracasse de Théophile Gautier, Le matelot de nulle part d’Herman Melville, ou Jules Verne encore avec Les Indes Noires et Le Secret de Wilhelm Storitz. En 1969-1973, il créa Les Cent Livres des Hommes où il écrivit une nouvelle transposition de L'Île Mystérieuse qu’il mit également en scène. En 1972, il produira et réalisera la série de documentaire André Malraux, La Légende des Siècles (comme précédemment, il y retrouve Michel Etcheverry faisant quelques lectures de l’écrivain). Puis, il poursuivra sa carrière sous la forme de téléfilms, avec l'adaptation et la réalisation de nombreuses pièces de théâtres et de romans, notamment de Guy de Maupassant, ainsi que de quelques documentaires, dont les derniers consacrés à Jean Anouilh et Jean Giono dans le cadre de l’émission Un siècle d’écrivain.

Peu avant sa mort, alors qu’il travaillait à une adaptation de La Flûte Enchantée de Mozart, avec le cirque Gruss où une éléphante le blessa mortellement lors d’une répétition, il rencontra le journaliste Pierre Monier qui rapporta ses propos concernant ses intentions cinquante ans plus tôt, face à cet objet encore peu exploité qu’était la télévision (source : L’humanité) : Nous cherchions la signification de cet instrument nouveau dont nous ne savions pas quoi faire. Tout était à inventer et notre public était illimité : en 1956, quand je suis arrivé, il y avait 200 000 postes, plus d’un million un an plus tard (…). À mes débuts, j’étais jeune auteur dramatique et je suis rentré à la télévision après un désastre au théâtre. En 1958, il y eut Albert Ollivier, qui joua un rôle capital pour moi [Il lui rend d’ailleurs hommage dans son introduction à L’île mystérieuse]. Ce proche de de Gaulle était d’une grande indépendance d’esprit et apporta une ambition formidable à cette télévision naissante. Il osa annoncer, en direct et à deux reprises, que nous allions diffuser une chose fabuleuse : une tragédie grecque ! Il s’agissait des Perses, d’Eschyle (…).
En 1960, j’avais fondé le Théâtre de la jeunesse et il ne se passe guère de journée sans que des gens m’en parlent et évoquent ce qu’ils doivent à cette émission. J’essayais de ne pas être trop pédago, et le secret résidait dans les grands auteurs sur lesquels s’appuyait cette émission, avec des personnages marquants, qui pouvaient toucher des gens très différents. Ce n’était pas un théâtre pour enfants, mais pour tous ceux qui avaient conservé la jeunesse. Une telle émission est sans doute impensable aujourd’hui (…).
De nos jours, la notion d’auteur est un peu dévaluée, et c’est souvent le producteur qui dirige les choses et fait du scénario une espèce d’oeuvre collective, avec des impératifs commerciaux stupides. Les scénaristes d’aujourd’hui participent parfois à un film pour quelques répliques. J’ai une grande haine pour les séries avec des héros récurrents : l’auteur à qui on demande un épisode doit se plier à tant de contraintes qu’il ne peut en faire une oeuvre personnelle. La télévision de création disparaît de plus en plus.
Je devais avoir huit ou dix ans et j’avais je ne sais quelle maladie qui vous fait manquer l’école pendant quinze jours. Mon père, enseignant, avait une bonne bibliothèque et m’a donné à lire des Contes choisis, de Maupassant. J’ai été fasciné, surtout par les contes fantastiques. Les hasards de la vie m’ont mené en Sorbonne où les contes étaient au programme. C’était un signe du destin (…). Cette écriture est à la fois simple et souveraine et ce sont des histoires humaines. Maupassant n’a jamais l’air de plaindre ni de critiquer ses personnages : à travers leurs histoires grotesques ou émouvantes, il ne les juge pas mais sait nous transmettre leurs souffrances (…).
La musique a également beaucoup compté pour moi. Mes parents m’ont fait apprendre le piano et j’ai été élève de Marguerite Long, dont j’ai tourné les Mémoires et qui est morte quasiment le dernier jour du tournage. J’ai aussi bien connu un de ses élèves, le très grand pianiste Samson François : j’ai accumulé les documents sur lui pendant des années avant de les réunir dans un grand film de montage. Voir sur un écran la musique naître d’une main humaine, c’est fabuleux (…).
Il y a une dizaine d’années, j’ai découvert le monde du cirque grâce à Alexis Gruss. Avec mon vieux goût de la musique, j’ai conçu le projet de tourner la Flûte enchantée, de Mozart sous le chapiteau. Mozart a écrit, pour une scène très précise : " Les animaux sauvages envahissent la scène. " Cela m’a toujours fait rêver… Dans son film, Bergman s’en est sorti en mettant des peluches. Dans le cadre du cirque, qui correspond à une féerie toujours présente dans cet opéra bizarre, le spectacle devrait toucher le public. Ce projet devrait voir le jour en octobre et nous y travaillons très dur. J’en tournerai le film au fur et à mesure des représentations. – propos de Claude Santelli, pour Pierre Monier, L’humanité.

Portrait de Claude Santelli par Isabelle Veyrat-Masson :
http://irevues.inist.fr/bitstream/2042/14420/1/HERMES_2002_32-33_591.pdf



Jacques Romero, 03/2008



Comédiens et interprétations

Michel Etcheverry, Cyrus Smith
Jacques Grello, Gédéon Spilett
Armand Meffre, Pencroff
Ibrahim Seck, Nab
Philippe Coussonneau, Harbert
Georges Géret, Ayrton
Francis Menzio, Len
Henri Lambert, Flig Balt
Jean Coste, Skyle
Sacha Tarride, Hopkins
Marco Perrin, Bob Harvey
Serge Netter, Mob Dickinson
René Arrieu de la comédie française, le capitaine Nemo
et le chien Etou, Top



Equipe technique

Réalisation : Pierre Badel
Scénario et adaptation : Claude Santelli
Script : Flavienne Loubery
Assistants - réalisateurs : Yvonne Courson, Roger Sciandra
Collaboration artistique : Andrée Champeaux
Décors : Jacques Lys
Assisté de F. Robin
Maquettes : Michel Hennique
Ensemblier : Pierre Gerber
Costumes : Josette Verrier
Montage : Jean-Claude Huguet
Montage magnétoscope : Hélène Nemeta
Mixage : Gilson N’Guyen
Illustration sonore : Hubert d’Auriol
Prise de son : Serge Hublet, Serge Lamy pour la partie filmée
Directeur de la photographie : René Mathelin
Cameramen : Jean Brard, Jean-Claude Doche, Michel Gaspard, Jacques Guillier, Huynh-Trung Ngon
Cameraman pour la partie filmée : Claude Butteau
Ingénieurs de la vision : Gabriel Goblet



Galerie

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