roman

Le sous-marin « Jules-Verne » (Gustave Le Rouge, Gustave Guitton, 1902)


Le sous-marin « Jules-Verne » (Gustave Le Rouge, Gustave Guitton, 1902)
titre original :Le sous-marin « Jules-Verne »
type :roman, 2 volumes
année :1902
pays :France
auteur :Gustave Le Rouge, Gustave Guitton
éditeur :Albert Méricant, 10/18
collection :Nouvelle Collection Illustrée, n°281 et n°282


A propos de cette œuvre

Le sous-marin « Jules-Verne » n’est pas un grand roman d’aventure, ni même un récit de haute tenue littéraire, toutefois il se lit avec plaisir, tels les meilleurs récits de la littérature populaire d’alors. Il fait partie des premières œuvres de Gustave Le Rouge écrites en collaboration avec Gustave Guitton.
L’histoire faisait bien évidemment référence au grand roman que fut Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne. En premier lieu, de par son titre sans équivoque, liant le nom du célèbre auteur des Voyages extraordinaires à celui d’un submersible. Mais s’il naviguait dans le même univers et qu’il offrait quelques parallèles envers son illustre prédécesseur, l’histoire en était tout à fait différente :

Ursen Stroëm, riche entrepreneur suédois, spécialisé dans la navigation sous-marine, lance un appel à tous les ingénieurs. Une forte somme sera remise à celui qui lui fournira des plans sérieux, pour l’élaboration d’un sous-marin performant dans l’observation des fonds aquatiques. En plus de la récompense, il laisse entendre que l’heureux élu pourrait être apprécié en tant que gendre. Goël Mordax, jeune technicien marseillais, se laisse influencer par son ami entomologiste Mr Lepique. Ce dernier, qui est un personnage qui servira à amuser le lecteur de par ses multiples maladresses, lui suggère qu’il a les capacités à participer à une telle expérience. Des nombreux concurrents à concourir, Goël Mordax sortira vainqueur, sa création ayant eut l’appréciation d’Ursen Stroëm. Mais elle fera également la jalousie de l’américain Tony Fowler, l’un de ses rivaux. Celui-ci n’appréciera pas de voir son projet refusé. Projet qui fut d’ailleurs en partie réalisé grâce à la puissance financière de son père, industriel milliardaire. Le vainqueur se serait-il fait un ennemi de celui-ci ? Surtout qu’au bord du découragement face à cette défaite, Tony Fowler faillit mettre fin à ses jours, et que c’est Goël Mordax qui l’en dissuada. Amer, et de plus voulant faire de la fille de Stroëm, sa femme, Fowler se laisse vivre avec une seule pensée : se venger. Pour cela, il s’emparera du sous-marin conçu par Mordax, puis enlèvera la jeune femme promise à ce dernier. Celle-ci confiante des sentiments qui la lient à Mordax, sait qu’elle retrouvera celui avec qui elle désire partager sa vie.
Goël Mordax conçoit alors un nouveau sous-marin qui est mis rapidement en construction, embarque à bord et part à la poursuite de Fowler... Sans rien révéler de la fin, on pourrait tout de même laisser entendre qu’elle n’est pas si éloignée de celle des contes de fée.

Tout au long du récit Le Rouge et Guitton essaimeront quelques références à Alexandre Dumas, bien évidemment quand les protagonistes, lors de leur poursuite en Mer Méditerranée, font escale sur l’île de Monte-Cristo, mais également avec le capitaine du yacht de Stroëm, un certain Mr de Noirtier, empruntant ce nom à celui du père de Henri de Villefort dans le roman Le comte de Monte-Cristo.

Comme nous l’apprendrons au cours du récit, le sous-marin Jules-Verne ainsi nommé par Ursen Stroëm, l’était tout simplement en hommage à l’auteur de Vingt mille lieues sous les mers que ce personnage avait lu étant enfant, et dont la lecture l’avait fortement enthousiasmé, au point de devenir plus tard spécialiste de la navigation sous-marine.
On soulignera également que la construction du submersible de ce récit fut entreprise en Corse, dans le golfe de la Girolata Porto, proche du lieu où furent tournées les scènes en extérieures de L’île mystérieuse : téléfilm produit et réalisé par Claude Santelli et Pierre Badel, dans le cadre du fameux Théâtre de la Jeunesse qui sévissait dans les années 60, sur les ondes de l’ORTF.

Tout comme le Nautilus avait sa devise ‘‘Mobilis in Mobile’’ (Mobile dans l’élément mobile), Gustave Le Rouge affublât à son Jules-Verne celle de ‘‘Mergitur sed fluctuat’’ faisant référence à la devise des armoiries de la ville de Paris ‘‘Fluctuat nec Mergitur’’ (Il est battu par les flots, mais ne sombre pas).

L’idée de nommer un bâtiment du nom de l’écrivain des Voyages extraordinaires a depuis fait son chemin. De la sorte, on peut citer le ravitailleur de sous-marins A640 Jules Verne (1929-1961), et le BAP Jules Verne, vaisseau de la Marine française mis en service actif en 1976.

Jacques Romero, 10/2008


La galerie d’images est illustrée des couvertures des volumes 1 et 2 des éditions Albert Méricant (1902) et du volume des éditions 10/18 (1978). Elles sont extraites de la Base de Données Francophone de l'Imaginaire (BDFI). On notera que la couverture 10/18 reprend une illustration originale de Vingt mille lieux sous les mers, de plus avec Nemo observant une pieuvre, alors que la première édition du Sous-marin « Jules-Verne » était illustrée de dessins originaux.


Galerie

Le sous-marin « Jules-Verne » (Gustave Le Rouge, Gustave Guitton, 1902) Le sous-marin « Jules-Verne » (Gustave Le Rouge, Gustave Guitton, 1902) Le sous-marin « Jules-Verne » (Gustave Le Rouge, Gustave Guitton, 1902)

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