 | Le poème de la mer (Erwan Le Gal, Samuel de Carné, 2004) |
 | titre original : | Le poème de la mer | type : | film (animation), 16 min. | année : | 2004 | pays : | France | réalisation : | Erwan Le Gal, Samuel de Carné | musiques : | Bruce Krebs, Franz Liszt | direction artistique : | Erwan Le Gal, Samuel de Carné | interprètes : | Richard Bohringer, Hélène Grimaud | producteur : | Erwan Le Gal, Les Films Bruce Krebs (La Rochelle) | site web : | http://perso.numericable.fr/samuelsdc/index.html |
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Si le
poème d’Arthur Rimbaud, Le bateau ivre, peut être interprété en quelque
partie comme s’inspirant de Vingt mille lieux sous les mers, cela n’en
fait aucun doute pour Erwan Le Gal et Samuel de Carné, qui en adaptant le poème
sous la forme d’un film d’animation tout de pastel vêtu, mettent en scène le
Nautilus et le capitaine Nemo au travers des vers du poète.
10 000
dessins coloriés à la main, aux crayons de couleurs, sur du papier d’un format
de 21 cm sur 29,7 cm, donnent vie à ce film. Le temps étant relatif, il aura
fallu cinq années de travail pour produire 16 minutes et 12 secondes
d’animation. Ainsi la matière artistique utilisée et mise en œuvre se veut proche
des créations de Frédéric Back (Le fleuve aux grandes eaux, L’homme
qui plantait des arbres avec l’émouvante voix du regretté Philippe Noiret)
qu’Erwan Le Gal prend quelque peu pour modèle, à la fois dans la forme, bien qu’il
adopte un style plus naïf qui manque peut-être d’une certaine épaisseur, mais
également dans le fond, car tout comme l’artiste canadien, il insuffle à son
œuvre un message sur la préservation de la nature. Déjà ses précédents travaux
allaient dans ce sens, comme Fleurs et papillons, un court-métrage
d’animation réalisé en 1998.
Hélène
Grimaud, pianiste et grande interprète du répertoire classique, a participé
indirectement à cette œuvre. En effet, Erwan Le Gal a utilisé, avec son
autorisation bien évidemment, l’enregistrement de la Sonate de Dante de
Franz Liszt qu’elle avait interprétée en 1987, à l’âge de 17 ans. C’est
justement en cette année de la déraison qu’Arthur Rimbaud composa Le bateau
ivre. Sensible à la prose du poète, mais également au message du film sur
la préservation de l’environnement, Hélène Grimaud, par son entremise, introduit
ici, dans les fonds marins, La divine comédie de Dante Alighieri. La
descente aux enfers est ainsi mise en parrallèle avec les abysses océaniques
traversées par le Nautilus, et les abîmes dans lesquelles naviguent les pensées
du capitaine Nemo.
Jacques Romero, 10/2007 Galerie : images issues du site officiel du film.
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