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Verhalen van de zee - 20.000 mijlen onder zee (Daniël Tavenier, 2008)


Verhalen van de zee - 20.000 mijlen onder zee (Daniël Tavenier, 2008)
titre original :Verhalen van de zee - 20.000 mijlen onder zee
type :peinture, 40x30 cm
année :2008
pays :Pays-Bas
illustrations :Daniël Tavenier
site web :http://www.dtavenier.com/


A propos de cette œuvre

Le peintre néerlandais Daniël Tavenier a réalisé, en 2008, une série de tableaux consacrée au thème de la mer. Intitulée tout simplement Verhalen van de zee / Histoire de la mer, les toiles l’a composant représentent selon son inspiration, divers récits, tels ceux bibliques de l'Arche de Noé (De Ark van Noach), de Jonas et la baleine (Jona in de vis), ainsi que celui de la pêche miraculeuse (De wonderbare visvangst). Une autre toile porte sur la légende du Hollandais volant (De vliegende Hollander), une autre encore sur le récit scientifique de l'expédition du Kon-Tiki dirigée par Thor Heyerdahl (Kon-Tiki). Des œuvres littéraires d'une grande puissance évocatrice y sont également représentées comme Moby Dick d‘Hermann Melville (Moby Dick), Le vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway (The old man and the sea), L’odyssée d’Homère (Odyssee), ou encore le poème de La complainte du vieux marin de Samuel Taylor Coleridge (The rime of the ancient mariner). De même, prenait place parmi ces vagues de couleurs, l’œuvre sous-marine de Jules Verne (20.000 mijlen onder zee).

La scène que Daniël Tavenier choisit pour donner forme en un seul tableau à Vingt mille lieues sous les mers est l’une qui revient à l'esprit le plus simplement, et le plus souvent, lorsque l’on songe à ce roman. Ainsi est composé au centre de la toile, un Nautilus étant la proie d'un céphalopode. On peut y remarquer particulièrement la luminosité quasi mystique qui entoure le submersible, celui-ci s'opposant à l'obscure représentation de la créature provenant des profondeurs. Dans cette luminescence, on peut également y deviner certaines formes fantomatiques.
Les diverses techniques graphiques employées ici par l'artiste se fondent en un ouvrage où l'on ressent fortement l'humain comme lié métaphysiquement à l'élément marin. On remarquera de même que la forme littéraire de cette série, l'est non seulement dans les choix des sujets effectués, mais que chaque ouvrage laisse apparaître formellement quelques passages d'un texte, traduisant ainsi l'idée qu'au delà des mots, ceux-ci évoquent entre autre une pluralité d'émotions picturales, de même que celles-ci peuvent se traduire par l'écrit. Chaque tableau est d'ailleurs conçu avec pour arrière plan, une page du texte concerné sur laquelle se déploie l'imagination du peintre. On soulignera encore pour cette série, que l'artiste peignit le drame de la Bounty que Jules Verne avait justement mis en forme dans la nouvelle Les Révoltés de la Bounty.

L'œuvre de Daniël Tavenier baigne dans la spiritualité religieuse. Il a notamment peint une série de toiles entièrement consacrée à des représentations d'icônes s'inspirant de divers sujets issus de la chrétienté : le Christ Pantocrator, le prophète Daniel, ou encore Sint Joris en de Draak alias Saint Georges et le Dragon. Cette autre série sur la mer est également imprégnée par cette dimension spirituelle, que cela soit dans les légendes ou les grands textes littéraires qui y sont exposés. A cet égard, on y soulignera encore la présence d'une toile représentant le roman Waanzee écrit plus récemment, en 1999, par Robert Haasnoot. Cet écrivain néerlandais évoque dans celui-ci, au travers d'un drame maritime ayant eut réellement lieu en 1915, sur un bateau de pêche hollandais, le fanatisme que peut engendrer certains systèmes de croyances, dans certaines conditions, en l'occurrence ici le calvinisme. Suivant cet aspect, on peut suggérer que le Nautilus de cette toile est tel un ange au prise avec un démon des enfers, les ''ailerons'' dont est pourvu le bâtiment pouvant encore appuyer par leur forme cette évocation des créatures célestes. Toutefois, il ne faut pas oublier également le coté ''ange exterminateur'' du submersible dont le capitaine se voulait être, à la fois, le sauveur de l'humanité, mais aussi un démon pour une partie d'entre elle. De même, on notera que la forme globale du submersible peint par Daniël Tavenier évoque celle d'un narval, cétacé qui, à une lointaine époque, était considéré comme une créature mystique telle une licorne des mers, avant qu'elle ne représente plus que de la matière à chasser et à vendre.
Un autre auteur néerlandais est représenté dans cet ensemble. Il s'agit de Jan Jacob Slauerhoff (1898-1938, poète, romancier, traducteur, essayiste), l'un des plus grands hommes de lettres des Pays-Bas, dont la vie et l'oeuvre ont quelques correspondances avec celles de Victor Segalen qu'il eut l'occasion de traduire. Le tableau prend pour nom celui du recueil Schuim en as / Écume et cendre et l'on peut y lire une partie de l'une des cinq nouvelles le composant De erfgenaam / L'héritier, une histoire où l'aspect religieux est présent au travers d'un pauvre vivant à Bassorah, en Irak, et priant Allah de lui donner richesse.

On peut admirer les toiles de l'artiste sur son site, ainsi que sur l'espace consacré à la série Histoire de la mer sur le site de la Galerie Katwijk, lieu d'exposition entre 2005 et 2009 de la ville de Katwijk, commune de la Hollande-Méridionale, près des côtes de la Mer du Nord où est originaire le peintre.

Jacques Romero, 01/2010

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