| |
|
 |  | Mysterious Planet (Brett Piper, 1982) |
 | | titre original : | Mysterious Planet | | titre français : | Galaxie Warrior / Galaxie Warriors / La Bataille des Galaxies | | type : | film, 85 min. | | année : | 1982 | | pays : | États-Unis | | réalisation : | Brett Piper | | interprètes : | Paula Tauper, Boyd Piper, Michael Quigley, Bruce E. Nadeau Jr | | producteur : | Nicholas Hackby | | studio : | Merrimac Productions, Video City Productions | | site web : | http://www.nanarland.com/Chroniques/Main.php?id_film=mysterieuseplanete |
|
Malgré quelques parallèles semblent-t-ils voulus et assumés comme étant des références au roman L’île mystérieuse, nous faisons toutefois, dans le cadre restrictif de notre site, le choix d’apposer à cette œuvre le statut d’intrus. Car ici il ne s’agit pas d’adaptation mais de transposition s’inspirant plus que très librement du roman, ainsi que de quelque autre source pouvant s’y rapporter comme le film Mysterious Island de Cy Enfield.
Ce long-métrage est considéré dans le milieu du cinéma, et à juste titre, comme un ‘‘nanar’’. Il transpose L’île mystérieuse en une planète. Mais au contraire de la BD Mystérieuse, matin, midi et soir de Jean-Claude Forest qui situait son action sur une île en forme de point d’interrogation sur une planète du nom de Maurice, l’astre qui nous intéresse ici se situe dans une toute autre galaxie qui émet peu de lumière (ceci est une image pour souligner l’éclat de ce film). Parmi les parallèles avec l’œuvre de Jules Verne, on peut noter bien évidemment le vaisseau qui fait naufrage sur la planète comme l’aérostat sur l’île, bien qu’ici ce ne soit pas une guerre qui en soit la cause, mais aussi la grotte sur un pan d’une montagne ressemblant à un crâne humain dans lequel l’équipage se réfugiera dans l’orbite droite. Les personnages, qui n’ont aucun rapport dans leur identité avec ceux de Verne, seront tout de même comme ces derniers amenés à survivre. Pour cela une aide leur sera apportée par une jeune femme, mystérieuse et légèrement vêtue, qui leur remettra une caisse remplit de divers ustensiles. Quant à la présence énigmatique de l’île censée représenter Nemo, elle est illustrée dans un premier temps sous forme de lumières rouges. C’est en fait un Dragon, maître des lieux, qui observe ces naufragés de l’espace. Après une attaque de vaisseaux spatiaux dont on ne sait rien si ce n’est qu’ils sont un parrallèle avec l’attaque des pirates de l’île, le Dragon avertit nos héros qu’une pluie de météores va s’abattre sur la planète et la détruire. Sitôt informé de la catastrophe à venir, les naufragés récupèrent des épaves des vaisseaux abattus pour se construire un nouvel astronef et quitter cette bien mystérieuse production.
On peut ajouter à ce scénario de nombreux points négatifs sur la mise en scène, et un jeu d’acteurs très moyen voire inexistant, les dialogues ne les aidant pas. En cela ce film ne présente que peu d’intérêt à l’exception peut-être, mais avec une grande volonté, d’y voir une ou deux petites scènes en stop motion qui ont un certain attrait, encore que cela soit très discutable vu la pauvreté de l’animation et les matériaux utilisés. L’emploi de cette technique pourrait être un écho au travail de Ray Harryhausen sur Mysterious Island de Cy Enfield, mais cependant cela ne permet pas de sauver ce long-métrage du naufrage. A cet effet le réalisateur Brett Piper, dont c’était la première mise en scène, est devenu par la suite naufragé professionnel. Fonction qu’il assume pleinement, du moins l’espère-t-on. On peut d’ailleurs ajouter à ce long-métrage, comme à de nombreux autres dans ce genre, le caractère de film amateur, ce que l’on peut voir sur l’écran étant plus proche du bricolage que d’autre chose. Cela semble peu probable, mais peut-être était-ce dans cette configuration que la production du metteur en scène débutant fut lancée et que l’occasion d’une distribution en salle se présenta par hasard, à moins que ce ne soit le fruit de producteurs peu scrupuleux, ou encore d’une providence difficile à cerner pour l’esprit humain. En conclusion Mysterious Planet n’est pas un long-métrage de science-fiction, mais plutôt un film humoristique tellement tout y est risible, ce qui à un certain niveau peut amuser comme le fit parmi quelques autres dans ce genre, mais avec un peu plus de charme, un certain Ed Wood.
Jacques Romero, 09/2007
|
|
|
