BDGinga 2000 Kônen - Uchû Senkan Nautilus Gô no Densetsu / 銀河2000光年 宇宙戦艦 ノーチラス号の伝説 (Leiji Matsumoto, 2004)

Le Nautilus (Leiji Matsumoto) - Ginga 2000 Kônen - Uchû Senkan Nautilus Gô no Densetsu / 銀河2000光年 宇宙戦艦 ノーチラス号の伝説 (Leiji Matsumoto, 2004)Le Nautilus (Leiji Matsumoto)Le capitaine Nemo (Leiji Matsumoto) - Ginga 2000 Kônen - Uchû Senkan Nautilus Gô no Densetsu / 銀河2000光年 宇宙戦艦 ノーチラス号の伝説 (Leiji Matsumoto, 2004)Le capitaine Nemo (Leiji Matsumoto)


A propos de ce Nautilus / capitaine Nemo

Le Nautilus / capitaine Nemo par Leiji Matsumoto La brève histoire dont sont issus ce Nemo et son Nautilus spatial est clairement une œuvre mineure parmi les nombreuses adaptations énumérées sur ce site. Si nous avons choisi d'intégrer ce capitaine et son fier vaisseau parmi notre sélection, c'est pour la simple raison suivante : Il se trouve que les deux créateurs du présent site sont également de grands fans de Leiji Matsumoto, l'auteur de cette courte aventure spatiale aux lointains accents verniens.

On aurait pu imaginer de la part de Leiji Matsumoto un capitaine Nemo à mi-chemin entre son célèbre pirate de l'espace Albator et le personnage original de Jules Verne, tant ces deux capitaines ont de nombreux points communs. Et pourtant le mangaka a vraisemblablement plutôt choisi de puiser dans l'imagerie du film de Richard Fleisher produit par Walt Disney, avec un capitaine Nemo en uniforme de marine, mais surtout dans sa propre imagerie issue de la mythique saga du cuirassé spatial Yamato (voir notre site L'Univers de Yamato).

Quant au Nautilus, on reconnait immanquablement la patte du dessinateur, même si l'on a connu ce grand designer de vaisseaux spatiaux plus inspiré. La forme animale du Nautilus est assez surprenante, Leiji Matsumoto nous ayant jusqu'ici plus habitué à des vaisseaux dérivés de divers véhicules et machines ; galions, dirigeables, cuirassés... Cette allure de baleine n'est d'ailleurs pas sans rappeler le projet de film 20 000 Lieues sous Les Mers de Didier Pourcel. On peut également noter des ressemblances avec une autre création de Leiji Matsumoto, bien réelle cette fois, le bateau Himiko qui sert de navette entre deux quartiers de Tokyo.

Si vous souhaitez approfondir le parallèle évoqué ci-dessus entre les personnages du capitaine Nemo et du capitaine Albator, nous vous invitons à consulter les ressources suivantes :
- L'article MON NOM EST "PERSONNE" - parallèle entre le capitaine Nemo et Albator
- La fiche du roman Arcadia (Pascal Guy, 1998)
- La nouvelle La véritable histoire d'Edmond Dantès et du capitaine Nemo (bon niveau de connaissance de l'univers d'Albator nécessaire pour apprécier le parallèle)

charlock (juin 2010)
merci à Esis



Leiji Matsumoto et la baleine (Jacques Romero, février 2011)

La vision de la baleine hors de son milieu, mise en scène volant dans le ciel et au-delà, fut plus ou moins exploitée au début de la seconde moitié du 20ème siècle de par divers artistes dans le monde. On soulignera notamment parmi ceux-là l'écrivain américain de science fiction Robert Franklin Young qui, dans sa nouvelle Jonathan and the Space Whale (1962) / Le Léviathan de l'espace (1963) réécrit en 1980 sous la forme du roman Starfinder / Baleinier de la nuit, mettait en scène, dans sa première mouture, l'animal nageant dans l'espace occupé en son corps par une communauté humaine, puis dans la seconde, un chasseur de baleine transformant en vaisseaux spatiaux les cétacés vivants dans le milieu ''éthéré''. Plus récemment, on retrouve une part de cet aspect dans la série du Doctor Who dans l'épisode La bête des bas-fonds / The Beast Below (2ème épisode de la 5ème saison de la seconde série, en 2010) où la dernière baleine stellaire sert à transporter l'Angleterre dans l'espace... (dans une toute autre perspective, la ville de Tomobiki voyage dans l'espace sur la carapace d'une tortue statufiée dans le vide sidéral dans le film d'animation Beautiful Dreamer réalisé en 1984 par Oshii Mamoru, cinéaste qui empruntait-là l'univers de Urusei Yatsura / Lamu sans le dénaturer aucunement, tout en y insufflant, bien plus rigoureusement que sur la série à laquelle il participait encore cette année-là, nombre des concepts qui feront son identité pelliculaire).
Entre autres œuvres usant alors de cette imagerie, on peut citer au hasard le long-métrage d'animation Pinocchio dans l'espace (Ray Goossens, 1964), le phénomène s'accentuant à partir des années 70, avec parmi de nombreuses références quelques bandes dessinées franco-belges comme le Génie des Alpages ou Broussaille. Plus récemment Le Petit Prince adapté par le studio Method Animation rencontre lui aussi quelques unes de ces créatures dans le ciel, de même que quelques artistes de la scène musicale sous influences graphiques aiment à représenter cet animal marin comme un être volatile. Au Japon, cette imagerie s'offre également comme telle, mais aussi sous un autre aspect dans le domaine de la SF, la morphologie du cétacé étant usité également pour donner corps à des vaisseaux. Mais avant tout, si Leiji Matsumoto donne à son Nautilus de l'espace une forme empruntant à celle de la baleine, c'est peut-être, en partie, lié en amont du film auquel il participe à la conception de l'édition DVD japonaise, et donc au sous-marin dessiné par Kevin O'Neill dans l'œuvre écrite par Alan Moore. En effet, le dessinateur anglais a inséré dans le design de son Nautilus, celui du calmar géant, la créature extraordinaire du roman de Jules Verne. Le choix de la baleine peut donc s'expliquer dans un premier temps comme une référence au Nautilus de Kevin O'Neill, le vaisseau de Matsumoto conservant ainsi la forme d'un animal fantastique passant ici du céphalopode au cétacé. Dans un second temps, ce choix est peut-être également porté dans le sens que pour Matsumoto – et qu'il mettra en application dans l'une de ses œuvres majeurs Uchû Kaizoku Captain Harlock – l'espace est comme un océan, et en tant que tel, ce qui s'y déplace comme les vaisseaux spatiaux peut emprunter leur forme aux vaisseaux des mers (ce qui est le cas dans la majeure partie de son oeuvre, l'Arcadia et le Yamato étant parmi ses créations d'illustres représentant), et en l'occurrence ici a un être du milieu aquatique. De plus, dans l'esprit de l'artiste japonais, l'image de la baleine volante dans l'espace n'est pas nouvelle...

En effet, le manga et l'animation japonaise ont de fait également utilisé cette imagerie poétique à de multiples reprises, soit dans le cas de l'animal ou d'un vaisseau. Parmi celles-ci, on peut évoquer la série d'animation du studio Tokyo Movie Shinsha Mû no Hakugei / Mu la Baleine Blanche (avril / septembre 1980, 26 épisodes), où une baleine issue de l'Empire de Mu avait le pouvoir de s'élever au plus haut dans le ciel, et même dans l'espace. L'animal, s'il en est un, possède également des caractéristiques techniques propre à un vaisseau spatial, et il évoluera même physiquement au cours de la série vers cette constitution tout en conservant sa morphologie. Cette baleine dont l'esprit de Ra-Mu, souverain de Mu, vit encore en elle et lui prête son nom, prendra ainsi sa forme finale au 19ème épisode alors qu'elle repose, épuisée par les combats, au fond de l'océan, au milieu d'un cimetière de cétacé dont les ossements vont la recouvrir pour la faire renaitre dans sa forme de cuirassé spatial (cela évoque le roman que Robert F. Young réécrivit dans le même temps), et permettre à ceux qu'elle a toujours aider – cinq adolescents qui sont la réincarnation de guerriers de Mu et Madora, la fille du roi – de combattre les Atlantes dans l'espace... Cette oeuvre mettait en opposition l'Empire de Mu resté sur Terre et celui de l'Atlantide l'ayant depuis longtemps quitté, représentant respectivement le bien et le mal jusqu'à un certain degré, et elle était sous la forte influence du courant de la science-fiction qui sévissait alors dans l'animation japonaise se projetant dans l'espace, tout en prenant pour base diverses mythologies. Certaines mises en scène et arcs scénaristiques reposaient également sur les procédés de précédentes créations. On soulignera notamment que les génériques étaient interprétés par Ichirô Mizuki, chanteur entre autres des génériques de Uchû Kaizoku Captain Harlock / Albator le pirate de l'espace, série dont la bibliothèque sonore servira beaucoup à Mû no Hakugei, cette dernière mettant également en scène certains lieux géographiques identiques, l'aventure se déroulant en divers endroits porteurs de mythes (comme une autre série qui l'a précéda de neuf mois Kaguka Bokentai Tansar 5 du studio Sunrise, non diffusée en France, et qui comme Mû no Hakugei connaitra avec ses cinq héros un certain succès en Italie, ou comme encore celle que nous connaissons dans l'hexagone sous le titre L'Empire des Cinq - 1982 - renommé plus récemment Askadis). Yoshinori Kanada, immense et talentueux animateur ayant officié sur de nombreuses oeuvres de l'univers de Matsumoto, participait également à la série Mû no Hakugei. On notera encore qu'en 1987, dans Makyô Gaiden Le Deus, une OAV du studio Ashi Productions très plaisante à suivre, une créature sous-marine empruntant une partie de son anatomie aux baleines se transformera en mecha après que son nom – Ladius – ait été crié par le héros et pilote dudit ''robot'' dont la forme finale de ce dernier sera toutefois humanoïde.

On retrouve cet aspect du cétacé lié au vaisseau de l'espace dans la série d'animation japonaise restée hélas inédite en France Hakugei Densetsu (La légende de la baleine blanche) réalisée en 1997 par Dezaki Osamu (1943-2011), artiste a qui l'on doit entres autres de très belles adaptations de romans comme Rémi sans famille en 1977 et L'île au trésor en 1978. Dans le cas de cette série s'inspirant très librement de l'oeuvre d'Herman Melville, toute l'aventure se déroulant sur le Pequod (ici le vaisseau Lady Whisker) est transposée dans l'espace en un récit de science-fiction en l'année 4699. Si l'aventure diffère considérablement de l'oeuvre littéraire de par notamment les siècles qui les séparent, les multiples originalités se développant au sein du scénario se mêlent toutefois à quelques références du roman, jusqu'au combat final entre le capitaine Achab à la personnalité bien différente de son homologue de papier et d'encre, et Moby Dick, le cachalot mêlant la technologie à une certaine spiritualité.

Dans un tout autre genre, et dans un contexte humoristique, une baleine tel Superman volera pour combattre la pollution dans le charmant et quelque peu psychédélique long-métrage Noel's Fantastic Trip en 1983, film saupoudré des chansons de l'artiste pop-folk Iruka, également illustratrice pour la jeunesse (dans une pléiade de références, on aperçoit dans ce film, le Yamato de Nishizaki et Matsumoto). Dans le domaine de l'humour encore, précédemment en 1979, la série Kujira no Josephina, adaptant l'oeuvre de l'écrivain pour la jeunesse José María Sánchez-Silva y García-Morales, proposait de suivre les aventures d'un jeune garçon avec une baleine volante, celle-ci ayant pris vie dans son imagination, et l'accompagnant à grandir au delà de sa timidité... Yoshinori Kanada travailla également sur cette série.
En 1998, dans une délicate poésie pouvant rappeler celle de Saint-Exupéry ou de Miyazawa Kenji, le court-métrage Glassy Ocean Kujira no Chouyaku de Tamura Shigeru offrira à voir le saut d'une baleine transformé en un vol prolongé, le temps autour d'elle ayant été ralenti à l'extrême. A propos de Miyazawa Kenji, dont Matsumoto Leiji s'inspira du Train de nuit dans la voie lactée pour son Galaxy Express 999, dans sa nouvelle Les jumeaux du ciel (premier conte dans le recueil Le bureau des chats), l'écrivain donne à une comète le surnom de Baleine du Ciel, et de même le surnom de comète à une Baleine de Mer, les étoiles étant notamment présentes dans les deux univers... Dans le cadre de baleines vivantes et volantes, d'autres oeuvres pourraient être encore citées telle l'amusante série Galaxy Angel, ou dans le domaine des jeux vidéo l'excellent Skies of Arcadia (2000), ou dans un genre bien différent Saishû Shiken Kujira en 2005, devenu un court anime en 2007...
Plus récemment encore, la série d'animation Toward the Terra (2007) réadaptant avec beaucoup de soin et de sensibilité le manga de Takemiya Keiko transcris une première fois au cinéma en 1980 (parmi un staff prestigieux, Yoshinori Kanada y signera des animation-clés), nous montre le vaisseau mère des Mu, le Shangri-La, à la forme d'une baleine blanche qui, comme dans l'oeuvre de James Hilton, représente de par ce nom mystique le lieu idyllique (les Mu font ici bien évidemment références à l'Empire de l'Antiquité, cette oeuvre étant également inspirée par la mythologie grecque et précolombienne). Dans le 7ème épisode qui se déroule bien des années après le premier, le Shangri-La est devenu pour les humains comme une sorte de légende, et l'on imagine ce vaisseau comme un organisme de l'univers, lui attribuant même le terme de baleine de l'espace. De plus, les militaires le dénommeront le Moby Dick à partir du 10ème épisode. Dans le très somptueux long-métrage, où la personnalité de certains personnages est toutefois un peu moins développé faute de temps, le Shangri-La a une forme bien différente puisqu'il fait quelque peu écho avec son aspect de mollusque à ce que seront en 1988 les créatures extraterrestres – empruntant une part de leur morphologie aux insectes et aux crustacés – dans une autre oeuvre de science-fiction tout aussi mémorable et aux références foisonnantes, Gunbuster...

Ces oeuvres ne sont que quelques exemples pris ici et là, qui plus est sans de réelles concordances avec le Nautilus de Matsumoto, si ce n'est toutefois la baleine de la série Mu no Hakugei qui, si elle a toujours l'aspect d'un cétacé, finira au fil des épisodes par ressembler et devenir un vaisseau. Par ailleurs, dans l'oeuvre de Matsumoto, il est difficile de trouver une trace de l'animal, mais on peut tout de même voir dans la proue du nouvel Arcadia qui naitra dans le premier long-métrage cinématographique de Galaxy Express 999, une forme pouvant se prêter à celle de la tête d'un cachalot, bien que d'autres analyses peuvent être émises. On notera également qu'une année avant qu'il ne dessine sa version du capitaine Nemo et de son Nautilus, Matsumoto s'était quelque peu replongé dans son Submarine Super 99, l'un de ses premiers manga de science-fiction qu'il avait dessiné en 2 tomes en 1964-65, celui-ci étant alors adapté sous la forme d'une série télévisée de 13 épisodes. Peut-être que l'univers aquatique qu'il y développait, avec moult batailles de sous-marins, et remonter à la surface en 2003, l'inspira en ce sens. On pourra voir notamment dans la dernière partie de cette aventure, la reine des Océanides Ze Faultana Violencia retrouver l'océan du dessous de ses origines sur un requin-baleine (c'est un poisson et non un cétacé). Le Super 99, le sous-marin qui combattra l'Empire de l'Océan, prendra même son envol à la fin de la série, le propulsant alors vers un futur aérien et au-delà. Le scénariste Fujikawa Keisuke qui avait participé à cette série, comme à bien d'autres œuvres de Matsumoto, avait lui aussi écrit par le passé pour un autre sous-marin volant, le Mighty Jack (1968). Dans l'un des épisodes de cette série de type tokusatsu, ce dernier se retrouvera également aux prises avec une pieuvre géante, tout comme précédemment le Gotengo cinématographique, un autre sous-marin pouvant s'élever au dessus des flots, et qui fut de même aux prises avec Manda, le dragon de mer de l'Empire de Mu (dans le même temps, en 1964, le sous-marin Stingray de Gerry et Sylvia Anderson menait également un combat sous les océans...).

Bien que cela ne soit pas directement apparent, on peut considérer que l'univers de Star Trek à lui aussi ses baleines de l'espace. Le long-métrage Star Trek 4 - Retour sur Terre, réalisé en 1986 par Leonard Nimoy, présente une mystérieuse sonde d'origine extra-terrestre dont on ne saura rien – même à la fin du métrage –, si ce n'est qu'elle met en danger la Terre et émet des signaux qui, après décryptage et analyse, sont identiques aux chants des baleines à bosses. Le seul moyen de sauver la planète est, semble-t-il, de répondre à ces signaux extraterrestres, mais seule une vrai baleine à bosse est susceptible de le faire. Hélas, en ce 23ème siècle, l'espèce a disparu des océans terrestres, et l'unique moyen d'en trouver une est tout simplement de faire un voyage dans le temps. Cela conduira ainsi l'équipage de l'Enterprise et celui-ci par la même occasion à découvrir le San Francisco de 1986 (cette ville est celle où réside Starfleet dont dépend l'Enterprise, l'organisme créé au 21ème siècle, en 2161, la même année que la formation de la Fédération des planètes unies). La mission accomplie, c'est un couple de baleines à bosses qui permet de sauver la Terre en répondant aux signaux de la mystérieuse sonde qui alors, satisfaite, s'éloigne de la planète. Cette sonde, dont le scénario du film restera muet quant à sa nature, peut ainsi être appréhendée comme une forme de vie entre le mécanique et le vivant, telle une sorte de baleine de l'espace. Le 4ème épisode « L'Entité de cristal » de la 5ème saison de la série Star Trek - La Nouvelle Génération est comme une sorte de léger écho à ce 4ème film de la saga. En effet, de la dite entité, on retrouve en celle-ci l'unique action de la sonde extraterrestre à se procurer de l'énergie en absorbant toute forme de vie sans distinction comme, ce que suggère le capitaine Picard, certaines espèces de baleines tels les cachalots se nourrissant de millions de seiches. A cet égard, la présence du roman Moby Dick de Herman Melville est également à souligner de par quelques propos et citations s'y rapportant dans le 2ème long-métrage, ainsi que le 8ème Star Trek - Premier Contact réalisé en 1996 par Jonathan Frakes, où le capitaine Picard y est décrit comme une sorte de capitaine Achab, les Borgs étant alors sa baleine blanche. Patrick Stewart interpréta justement Achab en 1998 dans la mini-série Moby Dick de Franc Roddam, sans oublier un autre capitaine à qui il prêta ses traits et à l'aura aussi imposante, Nemo. On notera également que dès la première série, l'équipage de l'Enterprise rencontre des formes de vie relativement similaires et qui resteront un mystère de par l'impossibilité d'entrer en contact avec elles, particulièrement dans le 6ème épisode de la 2ème saison « La Machine infernale » / « The Doomsday Machine », celle-ci étant, de par l'énorme ouverture détruisant et absorbant les formes de vie sur son chemin, tel un requin-baleine ou requin pèlerin. Cet épisode fut écrit par Norman Spinrad, l'un des colosses de la littérature de science-fiction alors à ses débuts et qui s'inspira justement pour ce scénario de Moby Dick. Le capitaine Achab inspirera également la 13ème aventure de cette saison au titre évocateur « Obsession » où le capitaine James T. Kirk retrouve une créature gazeuse qu'il avait rencontré 11 ans plus tôt et qu'il ne veut plus lâcher. Sans rapport avec les cétacés, mais tout du moins avec les effets de la mystérieuse sonde et de la machine du diable, on notera également le 18ème épisode – « Amibe » / « The Immunity Syndrome » – en cette même saison où, cachée par une zone d'ombre, une sorte d'organisme telle une amibe de l'espace aux dimensions colossales et à l'appétit astronomique avale toutes les sources d'énergie sur son passage, mécaniques ou animales, sa nature pouvant être considérée comme un virus s'attaquant à la galaxie, l'humain devenant alors les anticorps de cette dernière, dixit le docteur McCoy (ceci étant inversé dans certaines oeuvres comme dans Gunbuster du studio Gainax, structure dont les créateurs ont puisé beaucoup d'énergie au sein des aventures des héros de Starfleet et qui à l'occasion introduisent en leurs oeuvres des références trekiennes).

Si en observant les cieux, on peut apercevoir au plus loin, parmi les étoiles, la Constellation de la Baleine, ou encore celle du Dauphin, où dans notre ciel un nuage se prêtant un instant à sa forme, il est peu probable que l'on puise observer un jour, en ces lieux, l'animal ou un vaisseau à son image ; quoiqu'un certain cétacé de l'aéronautique puisse être observable au dessus de nos têtes, à savoir l'Airbus A300-600ST Béluga, ou plus précisément l'un des 5 exemplaires mis en service entre 1995 et 1999.

Bien évidemment, ces diverses références n'expliquent pas pourquoi Matsumoto a donné à son Nautilus de l'espace la forme d'une baleine – cette inspiration étant sans doute toute naturelle –, mais cela souligne toutefois que l'animal encore exploité dans les eaux de l'Archipel, et au-delà, est bien présent dans l'imaginaire japonais comme un être extraordinaire – comme celle représentant la conscience de la planète dans la série Tico et ses amis* – dont l'aura subjugue encore l'inconscient de l'esprit humain.

* A laquelle on peut notamment ajouter la baleine qui, de par sa présence dans Chisai Sensuikan ni Koi wo Shita Dekasugiru Kujira no Hanashi / La Baleine trop grande amoureuse du petit sous-marin, apportera à ceux subissant les atermoiements du conflit, une certaine idée de plénitude, et cela alors que dans cette histoire de jeunes adolescents sont déjà pressentis pour devenir eux-mêmes des kamikazes. Ce récit fut adapté en téléfilm d'animation dans la collection des adaptations des nouvelles issues du recueil Sensô dôwa-shû / Contes de guerre de Nosaka Akiyuki (son récit La tombe des lucioles fut magnifiquement porté au cinéma en 1988 par Takahata Isao). Ainsi une histoire de cet ouvrage fut adaptée chaque année, de 2002 à 2009, par le studio Shin-ei Animation, et diffusée à la télévision à la mi-août (TV Asahi), période de commémoration de la capitulation japonaise, et surtout des deux bombardements qui ont ponctué cette guerre.



Images de la galerie

01 : Le Nautilus de Matsumoto
02 : Ra-Mu dans sa forme animale dans Mû no Hakugei / Mu la Baleine Blanche (1980)
03 : Ra-Mu dans sa forme cuirassé spatial dans Mû no Hakugei / Mu la Baleine Blanche (1980)
04 : Le Shangri-La dans Toward the Terra (2007)
05 : Le Shangri-La dans Toward the Terra (2007)
06 : Le vaisseau-cachalot Moby Dick (artwork) dans Hakugei Densetsu (1997) de Dezaki Osamu.
07 : Le vaisseau-cachalot Moby Dick dans Hakugei Densetsu (1997) de Dezaki Osamu.
08 : Ce "gigantesque" cuirassé spatial en forme de cétacé est issu du film d'animation aux nombreuses références cinématographiques Doraemon: Nobita no uchuu shô-sensô / Nobita's Little Star Wars (1985) de Shibayama Tsutomu (non évoqué dans l'article).
09 : Une baleine de l'espace dans la série Doctor Who dans l'épisode La bête des bas-fonds / The Beast Below (2ème épisode de la 5ème saison de la seconde série, en 2010).

Galerie

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